Pour Havard : "Collomb ne croit plus en sa ville"

Le leader de l’opposition à la mairie de Lyon a sonné son départ en campagne pour accéder au siège de Gérard Collomb à la Ville en 2014. Une reconquête que Michel Havard souhaite collective et participative et qui, il l’annonce, se fera à force de travail et de concertations avec les Lyonnais. La compétition est lancée. Premier reproche à l'adresse du maire, sa gestion du dossier de la Cité de la gastronomie.

"Quand un maire ne croit plus en sa ville, il faut changer de maire". C’est en évoquant le dossier de la Cité de la gastronomie "dans lequel Gérard Collomb n’a pas engagé toutes ses forces", que Michel Havard a lancé sa première pique au maire de Lyon et sonné "l’heure de la reconquête". Ils étaient 350 militants et sympathisants de la droite et du centre, à la salle de la Ficelle (Lyon 4), venus soutenir leur champion, le président du groupe Ensemble pour Lyon.

Le chef de file de l’opposition à la mairie de Lyon s’est ragaillardi. Même si ses qualités d’orateurs n’ont toujours pas subjugué les foules, il a su porter son ambition et donner le vrai coup de départ à sa campagne pour les élections municipales de mars 2014. Trop tôt ? Le principal intéressé ne le pense pas, jugeant que "c’est un temps nécessaire pour réaliser un véritable travail d’écoute des Lyonnais".

Pas l’UMP mais Ensemble pour Lyon

Dans l’assistance, peu de cadre de l’UMP. Michel Forissier, secrétaire de la fédération du Rhône, et Nora Berra qui a déjà affiché son soutien à Michel Havard, arrivée tardivement. Mais le candidat à la mairie n’a pas cherché à faire le plein de figures de droite. Car ne nous y trompons pas, il s’agit d’une élection locale. Dans le discours de Michel Havard, pas ou peu de référence à la situation politique nationale. Dans la salle, aucun logo de l’UMP. En revanche, l’ensemble des élus du groupe dans tous les arrondissements de Lyon étaient présents.

Reconquête laborieuse

Et la reconquête de Michel Havard s’annonce laborieuse. "J’ai eu l’habitude de vous rencontrer sur la colline qui prie mais devant la tâche qui nous attend je vous ai invité ce soir sur la colline qui travaille", annonce Michel Havard à la tribune. Mais le travail se veut collectif, articulé autour d’ateliers des militants, de l’établissement de carnets de route des arrondissements, de la création collective d’un projet pour Lyon et d’ateliers de formation pour comprendre les enjeux de la ville. "La démarche d’écoute des Lyonnais est au cœur des projets", n’a-t-il cessé de marteler.

"Le maire est à bout de souffle"

Michel Havard sent comme un frémissement, "une nouvelle phase politique". Une phase qui nécessite à ses yeux "d’avancer tous ensemble". En cela il estime que sa méthode s’oppose à celle de Gérard Collomb : "Le maire et ses équipes sont à bout de souffle, éloignés des réalités du terrain. Gérard Collomb est tombé dans une dérive autocratique". Une différence qu’il souhaite également incarner dans sa ligne directrice : "Collomb a accordé beaucoup de place au béton. Mais dans le béton, il y a des gens qui vivent, travaillent, se divertissent. Et bien moi je veux redonner la place à la personne dans la ville".

Les sympathisants sont conquis. Et devant son public Michel Havard fait LE lapsus qui en a fait sourire plus d’un : "Ensemble on ne fait rien".. rapidement rattrapé "Pardon, seul on ne fait rien, ensemble on fait tout. Et je vous conduirai à la victoire, tous ensemble". Une route vers la victoire qui sera visiblement un peu glissante.

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