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Pourquoi Annie Guillemot "censure" madame Queyranne

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L'ex-adjointe à la culture, débarquée de l'exécutif de la ville de Bron, se voit refuser d'écrire dans le magazine de la Ville où l'opposition publie des tribunes. Elle a aussi été effacée de la liste des conseillers municipaux. La maire, Annie Guillemot, souhaite surtout qu'Elisabeth Brissy-Queyranne clarifie sa position et assume son statut d'opposante.

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Madame Queyranne a-t-elle quitté la municipalité de Bron ? A la lecture de Bron Magazine du mois de septembre, on pourrait le croire. Absence de la liste"des conseillers municipaux" présentés dans le dossier sur les réalisations du maire, tous comme les sept autres dissidents de gauche et les opposants officiels. Absence surtout de la tribune politique où un grand encart vide remplace le texte qu'elle a proposé.

La droite prête son encart aux dissidents de gauche

Et pourtant, l'ex-adjointe a des choses à dire. Co-écrit avec 7 autres élus, elle s'est fendue d'un billet "un référendum sur le projet de médiathèque" demandant une consultation sur ce projet qu'elle conteste. "Les Brondillants ne vous ont pas donné un blanc-seing, et ce n'est pas ainsi qu'il faut concevoir la vie municipale", dit-elle, ajoutant que "la levée d'impôt en début de mandat aurait dû trouver meilleure utilisation". Pour être publié en juin, elle a obtenu l'accord des élus de droite pour qu'ils lui cèdent la place réservée à l'opposition municipale, à la droite de la page. Ceux-ci n'étaient sans doute pas mécontents d'enfoncer un coin dans la majorité municipale. "Nous l'avons fait au nom de la démocratie, tout le monde a le droit de s'exprimer. Cette mairie est dirigée par une seule personne qui n'écoute personne", explique Jean-Claude Arfi, président du groupe UMP. Mais la maire leur a refusé cette publication en juin, remplacée par le papier d'une élue UMP.

A Bron, il faut être de l'opposition pour pouvoir parler

Dans un courrier du 30 mai, Annie Guillemot explique à madame Queyranne pourquoi elle n'a pas donné son imprimatur. "Il vous appartient de déclarer votre appartenance à l'opposition si vous souhaitez bénéficier de cet espace d'expression", indique-t-elle. Son argumentaire s'appuie sur le code général des collectivités territoriales (article 2121-27-1) qui dispose que "dans les communes de 3 500 habitants et plus, lorsque la commune diffuse un bulletin d'information générale sur les réalisations et la gestion du conseil municipal, un espace est réservé à l'expression des conseillers n'appartenant pas à la majorité municipale". Le règlement intérieur du conseil municipal précise que "cette page est divisée en deux espaces égaux, réservés l'un à la majorité et le second aux conseillers minoritaires".

Pour autant, Eric Sommier, élu MoDem passé à Europe Ecologie, n'a jamais eu besoin d'un quelconque courrier pour être placé dans la colonne de droite. "Ont été rangés dans l'opposition tous ceux qui n'ont pas été élus sur la liste de madame Guillemot", croit-il savoir. Or Elisabeth Brissy-Queyranne a été élue au sein de la liste socialiste. De ce point de vue, la manoeuvre d'Annie Guillemot est habile : elle veut obliger les huit dissidents à sortir du bois et quitter la majorité. "Madame Queyranne s'est mise elle-même dans une situation d'opposante. Il lui appartient de l'assumer", précise une collaboratrice du maire, visant notamment cette pétition lancée conjointement par la droite, les deux conseillers municipaux écologistes et des élus de droite contre la médiathèque. Un pas que madame Queyranne et ses collègues n'entendent pas faire. "C'est elle qui m'a exclu, corrige l'intéressée. Je suis de gauche, je suis au parti socialiste. J'estime qu'un différent sur la médiathèque ne doit pas me conduire dans l'opposition". Lors du vote du budget en mars dernier, elle s'est toutefois abstenue. C'est ce scrutin, qui a du sens politiquement, qui détermine généralement son appartenance ou pas à la majorité.

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Seul un élu proche des électeurs FN paraît...

En septembre, Elisabeth Brissy-Queyranne, ses collègues et l'opposition de droite renouvellent leur demande. Refus de la communication de la ville. N'apparait cette fois sur la colonne de droite que le texte de David Liabeuf, élu divers droite qui avait sollicité le suffrage des électeurs du FN… Du coup, Elisabeth Brissy-Queyranne demande "de considérer que cette tribune libre doit être publiée dans l'espace réservé à la majorité", dans le numéro d'octobre. Silence de la maire. Elle ne reconnait pas à son ex-adjointe le droit de publier un texte dans l'espace réservé à la majorité. Pourtant, la règle qu'elle invoque, si elle était suivie à la lettre, condamnerait au silence tous les groupes minoritaires au sein de majorités composites. Dans le mensuel municipal lyonnais, Lyon citoyen, écologistes, communistes et élus Gaec disposent d'un espace réservé.

Lire aussi : Elisabeth Brissy-Queyranne ne sera plus adjointe

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