Pourquoi Mercier s'est sacrifié pour les Verts

Le président du Département a accepté d'abandonner son poste d'administrateur du Sytral au profit de Raymonde Poncet (Europe Ecologie). Une manoeuvre destinée à enfoncer un coin entre écologistes et socialistes.

Ils n'avaient vraiment pas besoin de ça. Le climat entre socialistes et écologistes était déjà passablement tendu depuis les cantonales. Raymonde Poncet et Béatrice Vessiller (Europe Ecologie) avaient battu deux socialistes pour accéder à l'assemblée départementale. Très vite, elles s'étaient fait accuser d'avoir été élues avec les voix de la droite. Un nouvel épisode vient de relancer ces tensions et ces accusations : la désignation des élus du conseil général siégeant au Sytral.

Parmi les 26 administrateurs du syndicat de transport, seize proviennent de la communauté urbaine (dont le président, Bernard Rivalta) et dix du conseil général. Depuis les dernières cantonales, les écologistes qui forment un groupe de trois élus au Département (Gilles Buna, Béatrice Vessiller et Raymonde Poncet) ambitionnent d'envoyer un des leurs, Béatrice Vessiller étant désignée par la communauté urbaine. Raymonde Poncet s'est donc proposée pour figurer sur la liste de candidats présentés par la gauche. Thierry Philip, le président du groupe socialiste, a refusé. Le véto vient de Bernard Rivalta, l'ex-président du groupe à l'assemblée départementale, qui, dit-il, ne veut pas d'une "2e Vessiller".

Acte I, le 22 avril. Flairant le bon coup à jouer, Michel Mercier a proposé le poste à l'éconduite, sur les rangs de la majorité. Pour la faire rentrer, il lui a même offert sa propre place ! Provocateur, il a fait figurer le nom de la nouvelle conseillère générale en tête de la feuille qu'il a fait circuler. "Après s'être fait élire par la droite, on leur a expliqué qu'ils pouvaient continuer et devoir leurs postes à la droite", a raillé ironique un élu socialiste. Raymonde Poncet a dû rejeter la proposition du président du Département. Qui a repoussé la procédure.

Acte II, le 17 juin. Le ministre de la Justice ne voulait pas en rester là et a joué une autre carte. D'ordinaire, la répartition des postes se fait à la proportionnelle, à la plus forte moyenne. Lui a proposé tout à coup d'appliquer une autre méthode, au plus fort reste. On passera sur la mécanique arithmétique qui est à l'oeuvre. Mais au final, les socialistes n'ont envoyé plus que trois représentants au lieu de quatre précédemment, les communistes un et les écologistes un autre. Renaud Gauquelin, maire PS de Rillieux, s'est sacrifié pour ses collègues, relégué en position non éligible, et Raymonde Poncet a gagné. Surtout Mercier a réussi à enfoncer un coin entre écologistes et socialistes. Mais pour ce faire, il a accepté de laisser son propre siège.

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