Au lendemain de son échec à la présidentielle, les responsables de la fédération LR du Rhône, à dominante sarkoziste, ne sont pas tendres avec un François Fillon trop affaibli par les affaires pour triompher.
"François Fillon n'était pas le bon candidat", tacle Gilles Gascon, maire Les Républicains (LR) de Saint-Priest se définissant lui-même comme "sarkoziste de la première heure". Comme lui, beaucoup de responsables LR du Rhône se sont montrés très critiques envers le candidat de la droite arrivé 3e du premier tour de la présidentielle. Nombreuses sont les voix appellant à une recomposition de leur famille politique. "La défaite de François Fillon, c'est la défaite d'une génération qui doit passer la main, analyse Alexandre Vincendet, maire de Rilleux-la-Pape. Il faut des nouveaux visages, les Français veulent un renouvellement des têtes". Et Georges Fenech d'évoquer un échec "inéluctable compte tenu des révélations sur des choses que les Français ne tolèrent plus."
"Passe-passe entre Hollande et Macron"
Le conseiller métroplitain, Yann Compan tient aussi à souligner "un problème de ligne politique". "Si on s'en souvient bien, Fillon a commencé à baisser avant que ne sortent les affaires, développe-t-il. Il faut que la droite arrête de regarder en arrière et se tourne vers l'avenir". Le conseiller au Grand Lyon regrette "cette vision rétrograde qui se rapproche Front national". De son expérience "dans la pub", Yann Compan a retenu que "plus on parle d'un produit, plus on le fait passer" et regrette la banalisation du FN.
"Changement de génération", "renouvellement", telles sont les requêtes des Républicains du Rhône. "Il faut envoyer des gens qui comprennent la population, pas des gens qui sont en permanence dans les salons parisiens, avance Alexandre Vincendet. Si on avait davantage écouté la colère des Français, on aurait été plus proactifs pour changer de candidat". Yann Compan valide le diagnostic de Bruno Lemaire, qu'il a soutenu aux primaires, selon lequel "si la droite ne se renouvelait pas, elle perdrait". "La gauche a très bien su le faire avec ce tour de passe-passe entre Hollande et Macron", selon lui.
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