Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le président de la région région Auvergne-Rhône-Alpes réaffirme son soutien à Nicolas Sarkozy, taclant au passage le gouvernement.
Il a tombé la parka carmin mais tire toujours à boulet rouge sur tout ce qui bouge. Loi Travail, Emmanuel Macron, communautarisme... Dans un entretien publié ce jour par le Journal du dimanche, Laurent Wauquiez s'en prend ouvertement à la politique, et aux ministres, du gouvernement Valls. Actuellement en déplacement à San Fransisco avec des start-ups locales, le président de la région Auvergne-Rhône-Auvergne réaffirme par ailleurs son soutien à Nicolas Sarkozy, qu'il considère comme le seul candidat à la primaire capable de porter les valeurs de la droite en 2017.
La loi Travail, "un canard sans tête qui court vers l'abattoir"
Questionné sur la très controversée loi Travail portée par Myriam El-Khomri, Laurent Wauquiez regrette le "manque de courage du gouvernement". A son avis, "c'est exactement ce que les Français ne supportent pas dans la politique : le règne de l'impuissance, de l'impréparation et de la lâcheté". Il dénonce aussi les "mesures corporatistes" qu'a, selon lui, pris le gouvernement pour "acheter le silence de la CGT" et critique ainsi les rétropédalages face à la pression populaire. "Parce qu'il prend peur, le gouvernement décapite au passage tout ce qui avait un minimum de sens dans ce texte", regrette le président de Région. "On partait avec une idée simple : simplifier le droit du travail pour faciliter les embauches. On sort avec une loi qui ressemble à un canard sans tête qui court vers l'abattoir", lâche Laurent Wauquiez.
La "faute morale" d'Emmanuel Macron
Toujours prompt à s'exprimer sur les questions identitaires, le président de Région a réagi à la polémique entourant la non-sélection de Karim Benzema pour l'Euro 2016. Pour lui, "il faut combattre fermement les discriminations mais à condition d’être intransigeant sur l’intégration". Plus généralement Laurent Wauqiez pense que "la crise que traverse le pays n'est pas qu'une crise purement économique. C'est une crise de valeurs : une crise du rapport au travail, de la laïcité face au communautarisme, de la méritocratie". En vue de la présidentielle de 2017, il appelle à un retour des valeurs de droite (lire ci-dessous), et appelle d'ores et déjà au refus de tout compromis avec la gauche.
"Je demande aux candidats a la primaire un engagement clair : pas de compromis avec la gauche en 2017." @leJDD
— laurent wauquiez (@laurentwauquiez) 5 juin 2016
Le président de Région est également revenu sur les accusations visant le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, suspecté d'avoir sous-estimé son patrimoine dans ses déclarations pour échapper à l’Impôt sur la fortune (ISF). "C'est une faute morale, attaque Wauquiez, il est sur le registre : 'Faites ce que je dis et ne regardez pas ce que je fais'".
Sarkozy pour défendre "les valeurs de la droite" et "remettre le pays à l’endroit"
Outre ces attaques en règle, l'entretien publiée par le JDD était surtout l'occasion pour le numéro deux du parti Les Républicains de soutenir Nicolas Sarkozy dans la course à la primaire à droite. Un soutien "ni aveugle ni inconditionnel", glisse-t-il. Mais parmi la nuée de candidats, Laurent Wauquiez estime l'ex-président de la République est le mieux même de porter "les valeurs de la droite -la protection des classes moyennes, la lutte contre le communautarisme, l’autorité et le travail-, pour remettre le pays la tête à l’endroit", et battre le Front national. "Pour moi, c’est le meilleur parce qu’il a réfléchi à ses erreurs, donc il est capable de les dépasser". Le président de Région dit se centrer sur les idées, les valeurs sans chercher à se placer. "Ma force, c’est que je n’attends rien en 2017 : je ne veux pas être ministre, je ne suis pas un courtisan, je n’appartiens à aucune écurie", assure-t-il.
Voir aussi : François Hommeril appelle le gouvernement à "retirer la loi Travail"