Primaires, Jacques Cartier et recadrage de Perrin-Gilbert

Le conseil municipal de rentrée des élus lyonnais s'est avéré plutôt mouvementé ce lundi avec une explication de texte attendue sur l'organisation des primaires socialistes à Lyon les 9 et 16 octobre prochains, ainsi que sur la subvention controversée de la ville aux entretiens Jacques Cartier. Enfin Nathalie Perrin-Gilbert a attaqué le maire de Lyon sur sa mauvaise gestion du dossier Esmod, recadrée aussitôt par le patron du groupe socialiste, Jean-Yves Sécheresse. Récit.

Primaires : un coût de 25 500 euros estimés par la Ville

L'organisation des Primaires socialistes les 9 et 16 octobre prochains à Lyon, mobilisera 67 bureaux de vote, dont 65 municipaux, parmi lesquels 52 écoles. Le conseil municipal en a décidé ainsi ce lundi, en adoptant à la majorité, moins les voix de l'opposition (UMP, lyon divers-droite), une délibération soumise par l'exécutif.

Les dépenses liées à l'organisation du scrutin ont été répertoriées par les services : 25 euros de l'heure pour les agents chargés de la livraison et de l'enlèvement du matériel de vote, 19,50 euros de l'heure pour ceux chargés du montage et du démontage des bureaux de vote; un forfait de 100 euros pour le gardiennage et 15 euros de ménage dans chaque bureau après chaque journée. En tout, une dépense estimée pour la ville de 381,56 euros par bureau de vote et un total de 25 564, 44 euros qui seront refacturés au PS par la ville.

Problème, cette évaluation des coûts serait sous-estimée selon l'opposition. "Cette délibération veut faire croire que ça ne coûtera pas un sou aux Lyonnais. Mais c’est un mensonge !", a estimé lundi soir Denis Broliquier, chef de file du groupe Lyon divers-droite. "Oui le PS va payer mais un prix d’ami. Les tarifs pratiqués sont bien loin de la réalité. Et ça, c’est inadmissible ! Nous demandons que les salles comme les services de la Ville soient facturés au PS à leurs coûts réels", a terminé le maire du 2e.

L'UMP Michel Havard s'est également étonné du barème mis en place par la Ville : "Votre ami, Bertrand Delanoë, a établi à Paris un forfait journalier de 500 euros par bureau de vote. A Lyon, le compte n'y est pas monsieur le maire. Le coût facturé par votre parti politique est très largement sous-estimé".

"Ce coût a été estimé par les services de la ville, et il serait le même, demain, pour tout autre parti qui souhaiterait organiser des primaires", a répondu Gérard Collomb. Quant à la mise à disposition des écoles contestée par l'UMP ; "le ministre de l'Intérieur par circulaire envoyée aux préfets, a indiqué à l'ensemble des maires la façon d'organiser les primaires. Il a dit qu'on pouvait les organiser dans les lieux de l'administration communale, en partie dans les lieux utilisés habituellement pour les activités de vote, en particulier les écoles. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le ministre lui-même !", a mis fin au débat Gérard Collomb.

20 000 euros pour le contesté « Centre Jacques cartier »

Comme chaque année depuis 1992 la ville de Lyon a voté lundi soir une contribution financière à l'organisation des Entretiens Jacques Cartier. Ceux-ci, créés en 1984, ont pour objectif d'intensifier les échanges culturels et économiques et de promouvoir les activités d'enseignements et de recherche entre Lyon, le Canada et le Québec. Ils se déroulent cette année à Montréal du 29 septembre au 7 octobre et donneront lieu à 28 colloques scientifiques. La Ville de Lyon estimant devoir soutenir cette manifestation qui contribue au rayonnement international de la Ville a voté hier soir une subvention de 20 000 euros à l'association française Jacques Cartier qui co-organise les entretiens.

Mais l'opposition et une partie de la majorité n'ont pas manqué de rappeler ce qu'une enquête de la direction générale des finances publiques (DGFP) a récemment révélé sur la gestion de l'association française Jacques Cartier : son mauvais fonctionnement et les frais non-réguliers de son délégué général, Alain Bideau.

Nadine Gelas, pour le groupe socialiste et apparentés, a eu beau rappeler que la ville de Lyon a diminué par quatre depuis 10 ans le montant de ses subventions à l'association (76 000 euros versés en 2002 contre 20 000 euros cette année). La vice-présidente du Grand-Lyon n'a pas convaincu le groupe Lyon divers-droite qui s'est abstenu, tout comme le groupe Ensemble pour Lyon (UMP) et le groupe GAEC. Les communistes ont quant à eux réclamé la création d'un groupe de travail visant à évaluer la bonne utilisation de la subvention versée par la ville de Lyon. Les élus Europe-écologie-les-Verts, excepté Etienne Tête, ont voté pour après avoir obtenu une garantie du maire de Lyon. Celle de s'engager à tout faire pour que le centre Jacques Cartier soit rattaché à une fondation universitaire, celle du PRES Université de Lyon, "quand celle-ci aura vu le jour".

"Ainsi la fondation du PRES pourra porter l'ensemble des subventions publiques aux entretiens Jacques Cartier" a expliqué Gérard Collomb, qui ne participera pas cette année à la manifestation. Il se rendra à Montréal dans deux semaines afin d'y rencontrer le maire de la ville pour évoquer ensemble l'avenir des entretiens Jacques Cartier.

Attaque en règle de Nathalie Perrin-Gilbert

Enfin, une passe d'armes notable s'est déroulée ce lundi soir entre le maire du 1er, Nathalie Perrin Gilbert et le maire de Lyon, Gérard Collomb, pourtant socialistes tous les deux. Concernant une subvention de 24 000 euros versée au Village des créateurs du passage Thiaffait à Lyon 1er, Laurence Ballas a d'abord pris la parole pour interroger le maire sur l'avenir d'Esmod, cette école de stylisme qui projetait de s'installer dans le 1er. Le maire de Lyon a alors donné logiquement la parole au maire d'arrondissement, Nathalie Perrin-Gilbert qui, à la surprise générale, n'a pas manqué d'aller dans le sens de l'opposition : "Il en est ainsi de certaines victoires, a-t-elle lancé à l'intention du maire. A force de les anticiper et de les fêter avant qu'elle n'aient lieu, elles nous passent parfois sous le nez", rappelant l'annonce de Gérard Collomb début 2010 "alors que le compromis n'était pas signé". Nathalie Perrin-Gilbert a poursuivi en évoquant "les erreurs du Grand-Lyon dans ce dossier". Puis elle a réaffirmé sa "volonté forte que cette école s'installe sur son arrondissement" et demandé au maire s'il voulait bien que "nous rencontrions ensemble le PDG d'Esmod pour relancer le dossier".

"Il ne suffit pas de dire je veux pour que les choses se réalisent, lui a répondu Gérard Collomb. Je vais reprendre directement en main les choses sur le 1er arrondissement parce que si vous avez des reproches, on pourrait avoir des regrets. Lorsque j'étais maire du 9e, je n'avais besoin de personne pour transformer cet arrondissement", lui a-t-il répondu. Avant que Jean-Yves Sécheresse, le patron du groupe socialiste ne se dirige vers sa consoeur et la recadre en tapant du poing sur la table devant tous les conseillers. Pas sûr que la mairesse dejà bien isolée n'obtiennent le moindre rendez-vous conjoint avec le maire du Lyon. Pas sûr non plus qu'il ose lui redonner la parole au conseil municipal. Au moins a-t-on appris qu'un comité de pilotage se tiendrait le 7 octobre dans le quartier, où certaines nouvelles implantations de commerces seraient validées dont celle d'uune épicerie bio de 150m2.

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