Programme des 10 candidats : vers une nouvelle République ?

D'ici à dimanche, jour du premier tour de l'élection présidentielle, Lyon Capitale vous propose de comparer les programmes des 10 candidats à la présidence de la République. Troisième volet aujourd'hui : les symboles portés par chaque candidat, la justice, le fonctionnement des instances de l'État.

Les symboles

La laïcité s'est imposée depuis un an comme un thème de campagne. Marine Le Pen et François Hollande désirent l'inscrire dans la Constitution. Nicolas Sarkozy a rappelé que la laïcité était déjà présente dans le préambule de la Constitution et ne souhaite pas aller plus loin. Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche) propose lui de supprimer une pratique spécifique au droit alsacien et mosellan toujours en vigueur et en opposition avec la séparation de l'Église et de l'État. François Hollande annonce vouloir maintenir ce particularisme régional. À l'heure de retoucher la Constitution, François Hollande promet aussi d'enlever le mot "race".

La question du mariage homosexuel et de l'adoption par des couples homosexuels est l'autre grand thème de société de cette campagne. Cette proposition est portée par la gauche (LO, NPA, EE-LV, PS et FDG) et combattue par la droite (Dupont-Aignan, Le Pen, Sarkozy).

Fidèle à ses programmes précédents, le FN milite pour le retour à la peine de mort. Marine Le Pen veut aussi revenir sur le remboursement des avortements qu'elle considère "de confort". Elle vise ainsi "les femmes qui utilisent l'avortement comme un moyen de contraception, il y a des femmes qui font deux, trois, parfois quatre avortements". Aucun autre candidat ne porte de promesse marquant un recul sur le droit des femmes.

Pour recréer un sentiment de communauté nationale et retisser un lien entre l'armée et la population, Jacques Cheminade (Solidarité et Progrès) compte sur un service civique de six mois. Cette mesure est reprise par d'autres candidats mais la durée varie : 1 mois pour Marine Le Pen, 6 mois pour François Bayrou (avec obtention du permis de conduire). Dans le préprogramme rédigé par l'UMP, cette mesure était à l'ordre du jour d'un second quinquennat. François Hollande propose une variante : un service civil sur la base du volontariat et à destination des jeunes déscolarisés.

Les institutions de la République

2012, si l'on en croit les différents candidats, devrait marquer le retour à une dose de proportionnelle dans les élections. Marine Le Pen, Éva Joly, Nathalie Arthaud, Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou prônent son instauration sur toutes les élections. Les autres candidats veulent circonscrire une dose de proportionnelle aux élections législatives. L'autre grand changement esquissé durant la campagne concerne le droit de vote des étrangers aux élections locales. La gauche et François Bayrou y sont favorables. Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République), s'il est élu, rendra le vote obligatoire. Une mesure qui s'appuierait sur la reconnaissance du vote blanc (idée partagée par Éva Joly et François Bayrou).

Le fonctionnement de la République

Jean-Luc Mélenchon en appelle à une VIe République. Son programme porte donc les bouleversements les plus profonds. Élu, il supprimerait le Sénat, réduirait les pouvoirs du président à un rôle de représentation au profit d'un régime parlementaire inspiré du modèle allemand. Éva Joly avance des propositions similaires. Il encourage aussi l'implication des citoyens en promouvant des référendums d'initiative citoyenne qu'il inscrira dans la Constitution. Une idée qu'il partage avec deux candidats se revendiquant du gaullisme : Jacques Cheminade et Nicolas Dupont-Aignan.

François Bayrou, parti en guerre contre les déficits publics, promet de tailler dans les dépenses de l'État en réduisant le nombre de ministres et de parlementaires. Le salaire des ministres et du président de la République serait abaissé de 10%. Isolé dans sa politique de refus d'alliance avec le PS et l'UMP, il en appelle à un gouvernement d'union nationale. Il se montre intransigeant sur la morale en politique, avec une nouvelle loi sur les conflits d'intérêts. Nicolas Sarkozy s'engage aussi à réduire le nombre de parlementaires. Une mesure qu'il range aux côtés de sa réforme territoriale qui entrera en application en 2014 et réduira le nombre d'élus locaux. François Hollande promet d'ailleurs d'abroger cette loi.

Au Parti Socialiste, on insiste sur la règle du non-cumul des mandats (chère aussi aux écologistes, qui veulent aller plus loin en limitant les responsabilités dans le temps) et promet la fin de l'immunité pénale du président. Le mandat de président de la République serait lui carrément rayé en cas de victoire de Nathalie Arthaud ou de Philippe Poutou. À l'inverse, Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan militent pour un retour au septennat.

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