Ecologistes et socialistes se sont mis d'accord sur la fusion de leur liste et les grandes lignes de leur contrat de mandature. Trois points restent cependant en suspens pour lesquels aucune convergence n'a pu être opérée. Le soutien aux nanotechnologies constitue l'un des sujets de friction. Les discussions se poursuivaient encore ce vendredi soir.
Trois groupes de travail ont été formés dès dimanche dernier pour permettre la fusion entre Europe Ecologie et PS au second tour des régionales. Le premier planchait sur les places attribuées aux différentes formations, un autre sur le mode de gouvernance du futur exécutif tandis que le 3e oeuvrait au rapprochement programmatique entre les deux partis. C'est cette tâche qui a été la plus complexe. "Les négociations ont été tendues au départ, mais plus du tout après. Nous nous connaissons tous par coeur et nous nous entendons bien", confie Emeline Baume, conseillère dans le 1er arrondissement lyonnais et collaboratrice de Philippe Meirieu.
Il n'empêche. Un texte devait être rendu public en milieu de semaine matérialisant leurs engagements pour la prochaine mandature. C'est en quelque sorte leur feuille de route. Vendredi à 20h, il n'était toujours pas sorti. Si ce document tarde à sortir, c'est que les discussions sont âpres, révélant de vrais points de divergence.
"On leur a imposé de préciser certains objectifs en les quantifiant", raconte Emeline Baume. Europe Ecologie a obtenu de Queyranne que certains engagements soient durcis comme le fait de ne pas verser un euro dans les projets routiers, sauf en Ardèche, ou d'exclure l'énergie nucléaire du Plan énergie-climat. C'est ainsi que la Région ne financera pas la future autoroute A45 Lyon/Saint-Etienne et qu'elle s'opposera toujours à l'implantation d'un EPR sur le territoire régional. Trois points font toujours obstacle à une entente :
- la création d'une gare TGV à Allan, à quelques kilomètres de Montélimar (Drôme). Pour les habitants de la région, il faut aller à Valence ou Avignon pour trouver une gare susceptible de les expédier à grande vitesse vers Marseille, Lyon ou Paris. PS et UMP sont favorables à cette nouvelle infrastructure, mais pas les écologistes qui veulent mettre la priorité sur les TER. L'exécutif socialiste pourrait s'en sortir en refusant de financer un investissement qui devrait être étatique, contentant ainsi leurs alliés, mais en mettant au pot pour les voies d'accès à la nouvelle gare.
- les aides aux entreprises. Les écologistes ne veulent pas que de l'argent public soit donné aux multinationales qui viennent s'implanter dans la région, pas plus qu'ils ne veulent accorder de subventions aux entreprises locales qui exportent. Ils veulent que les budgets aillent à la relocalisation de l'économie (des sociétés locales qui trouvent leurs débouchés au niveau local).
- les nanotechnologies. Comme pour les OGM, les écologistes sont très réservés sur cette piste de recherche. "Nous sommes d'accord pour financer les technologies dont on connaît l'impact sur la santé et l'environnement. D'ici là, nous demandons un moratoire", précise une élue écologiste. Cette position met en péril le soutien régional aux pôles de compétitivité. "Le soutien régional est important pour les nanotechnologies. Les Verts n'ont jamais été d'accord pour encourager Minatec (ndlr : le pôle de compétitivité situé à Grenoble) et les biotechnologies mais ça ne nous a pas empêchés de le faire", soutient Bernadette Laclais, vice-présidente sortante (PS) et maire de Chambéry. Certes, mais le poids des écologistes sera autrement plus important dans la prochaine assemblée régionale. Les aides régionales devraient cependant continuer à être versées à la recherche."Nous nous abstiendrons ou voterons contre, mais l'UMP votera pour", souffle l'élue écologique.
Contactés par nos soins, aucun des négociateurs socialistes, présents au groupe de travail oeuvrant au rapprochement programmatique, n'a pu être joint. Leurs réactions seront ajoutées au texte dès que possible.
Les commentaires sont fermés