REPORTAGE - Le Front de gauche et les mélenchonistes lyonnais remportent haut la main le titre de meilleur buffet du premier tour de la présidentielle 2012.
C’était la grande inconnue de la soirée, la question la plus attendue du 1er tour.
Car si les premières grandes tendances de vote arrivaient, dès 16 heures, par Twitter, via le hashtag #RadioLondres, les buffets des permanences électorales des six grands partis en lice n’étaient, quant à eux, connus de personne. Ou presque, car on avait bien une idée de ce qui pourrait se tramer chez Untel ou Untel. Style carottes râpées chez Eva, petits fours chez Sarko, Ricard pour Mélenchon, etc.
Les controverses étaient les suivantes : le fameux contrat de mandature signé entre le PS et Europe écologie-Les Verts – qui vaut accord programmatique en cas de victoire de la gauche à l’élection présidentielle de 2012 – entérinait-il une alliance entre le jambon roulé façon Hollande et le guacamole maison d’Eva Joly ? La gauche-gauche, réputée pour la qualité de ses grillades et sa descente de boissons anisées, allait-elle être à la hauteur des espérances que les Français avaient placées ces dernières semaines en elle ? Le FN allait-il refaire le coup de l’apéro saucisson-pinard ? L’UMP opterait-elle, de son côté, pour un cocktail signé J.-P. Pignol ?
Et la poule au pot de Bayrou ?
De la brochette de journalistes mobilisés pour cette soirée du 1er tour, c’est le buffet de la préfecture qui a remporté tous les suffrages grâce notamment à une mousse au chocolat qui a su faire la différence – “une vraie tuerie” selon notre journaliste politique attitré.
Aux antipodes de la goinfrerie présidentielle : le Modem. C’est bien simple, l’équipe lyonnaise de celui qui a lancé “Je sais ce que c’est de faire naître des veaux”, au dernier Salon de l’agriculture, a littéralement été hors sujet : rien à manger, pas même de quoi boire un verre de Grand’O de Lyon.
En même temps, vu la foule qu’il y avait rue Franklin – appuyée par le score final de François Bayrou –, les sympathisants du Béarn, pourtant généralement adeptes de garbure et de poule au pot, souvenirs du très cher Henri IV, n’avaient le cœur ni à se rafraîchir ni à se sustenter. Bien dommage pour notre envoyée spéciale, qui frôla la syncope.
L’Internationale du Ricard
En revanche, à 2 kilomètres à l’est (sic), au Front de gauche, c’était carrément l’Internationale du Ricard. D’ailleurs, on picolait beaucoup plus qu’on ne picorait dans les assiettes. 3 bouteilles de whisky, 2 de Ricard, 10 litres de rouge. Et 45 personnes. La révolution dans les gosiers !
En tout cas, si Jean-Luc Mélenchon et François Hollande firent tout pour s’éviter pendant cette campagne présidentielle, il n’en reste pas moins qu’ils ont encore des racines communes solides : le jambon roulé. Les deux permanences étaient toutes deux bien fournies de la spécialité chablisienne.
Et de nous rappeler aux bons souvenirs du meilleur ami de l’homme moderne : “Tout est bon dans le cochon. Du groin jusqu’au jambon, c’est bon. La rate et les rognons. La queue en tire-bouchon, c’est bon. Désormais je veux chanter le cochon. Le pâté, le saucisson. Répétons sur cet air polisson : Qui c’est qu’est bon ? C’est le cochon. C’est bon.”
Carottes râpées chez Eva, champagne pour Marine
Toujours à gauche, chez les écolos cette fois, comme on pouvait s’y attendre, c’était le système D, le do-it-yourself et l’huile de coude (de lin alors !).
Que des petites mises en bouche artisanales et maison : la salade carottes râpées/thon/maïs de Jacqueline, le cake vert dont-on-ne-sait-pas-vraiment-quel-goût-il-a-même-en-le-goûtant de la voisine ardéchoise du petit frère de Tristan, assesseur dans le 4e, etc.
Quant aux sympathisants de Nicolas Sarkozy, ils eurent droit à un défilé de petits canapés, de pâté en croûte, accompagné d’un vin rouge “infect” et d’un vin blanc frais “plutôt sympathique”. Le meilleur revenant à un gâteau au yaourt.
Et puis, gardons les plus chanceux pour la fin. Le FN. Carrément champagne, carrément petits fours. Bref, carrément bling-bling.
Personnellement, j’ai terminé à Lyon Capitale avec une boîte de sardines Connétable devant un OL/FCL aussi frugal que mon menu.
Les buffets des permanences en détail
> Préfecture
Salade, mousse au chocolat, radis, taboulé, boissons non alcoolisées et st joseph jusqu’à 22 heures
> PS
Chips, marbrés chocolat, jambon roulé, fromages, oranges, fraises, pommes
Citronnade, cubis de rouge et de blanc
> Europe écologie-Les Verts
Bière artisanales, jus de fruits récolte bio, vin bio, saucisson, chips, cacahuètes, salade thon/maïs/carottes râpées maison, gruyère
> UMP
Chips, pâté en croûte, rosettes, canapés industriels, canapés saumon, gâteau au yahourt, carafes d’eau, coca-cola, vin rouge et vin blanc
> Front de gauche
3 bouteilles de whisky (2 Gant et 1 Clan Campbell), 2 bouteilles de Ricard, 3 coca , 3 jus d’orange
chips, mandarine, jambon roulé aux olives, 4 boites de biscuits apéritifs, cacahuètes, pistaches, gratton, taboulé, carottes rapées, rosette
> FN
3 plateaux de charcuterie, champagne, 4 rosé en cubis, sodas et jus de fruits, petits fours
> Modem
Rien. Niet. Nada. Zéro. Quetschi.
?????? Merci de ne pas envoyer un stagiaire dans 5 ans. Cet article est pathétique...
JC,Il ne vous aura certainement pas échappé que le fait d'envoyer des stagiaires et des journalistes professionnels dans chaque permanence, le soir du 1er tour, a permis de rendre compte : 1/ d'ambiances au sein de chaque parti 2/ de points de vue de militants, de sympathisants et d'élus.Il ne vous aura certainement pas échappé non plus le grand nombre d'articles parus sur le sujet.N'est-ce pas plus constructif d'envoyer de futurs journalistes en situation, sur le terrain, que de les laisser à des tâches subalternes, voire chez eux ?Il ne vous aura certainement pas enfin échappé que le volet gourmand de ce 1er tout était une facétie... Merci de nous lire en tous les cas.Cordialement,
J'avais bien compris qu'il s'agissait d'une facétie, mais j'avoue qu'avec un FN à 20% je n'ai pas l'humeur facétieuse. De fait je ne comprends pas l'intérêt de cet article : est-ce drôle? est-ce de la sociologie gastronomique? Je n'ai rien contre votre journal ni contre ses employés, mais je trouve cet article parfaitement déplacé, presque indécent.