Face à un François Fillon affaibli par le Penelope Gate, Emmanuel Macron a tenté de siphonner les électeurs Les Républicains durant son meeting lyonnais. S’attaquant au passage au candidat de la droite et à sa ligne de défense : la théorie du complot.
L’équipe d’Emmanuel Macron a filé autour du meeting de Lyon une métaphore pugilistique. Le discours était présenté comme le “coup de gong” de sa campagne. La scénographie rappelait les grands combats de Fabrice Tiozzo au palais des Sports de Gerland : une scène carrée et surélevée. Les gants de boxe, Emmanuel Macron les a enfilés. Et il a multiplié les directs, du droit et du gauche, durant son discours. Empêtré dans les cordes du Penelope Gate, François Fillon était une cible de choix pour l’ancien locataire de Bercy.
Macron veut “restaurer la dignité”
En plusieurs petites touches, Emmanuel Macron a évoqué le candidat LR sur le thème des affaires plus que sur son programme : “Nous ne pouvons plus défendre un système politique dont les usages affaiblissent chaque jour la démocratie.” À la fin de son discours, il est revenu à la charge : “Ce qui s’installe dans notre pays, c’est une lèpre démocratique, c’est la défiance (…) notre combat, c’est de restaurer, en même temps que nous nous battons pour nos idées, la dignité de la vie publique, indispensable.” Il s’est aussi amusé de la défense de François Fillon en appelant à “ne jamais accepter que la volonté de transparence serait le complot ourdi par un camp. Quand ils font cela, ils mènent l’indignité aux difficultés qu’ils vivent”.
Transparence mal ordonnée
Emmanuel Macron s’est quant à lui fait le chantre de la transparence. “Nous aurons une exigence de transparence, elle est légitime dans notre démocratie. Ne parlons pas les uns et les autres de complot, donnons la transparence.” Elle est toutefois à géométrie variable dans son courant.
Vendredi soir, les responsables locaux d’En Marche et le service d’ordre d’Emmanuel Macron n’ont pas du tout apprécié la présence de journalistes de Lyon Capitale à un dîner organisé pour collecter des fonds afin de financer la campagne présidentielle de leur candidat.