Le député sortant de la 7e circonscription du Rhône va se consacrer à la Région. Il soutient Hélène Geoffroy pour lui succéder, obtenant le ralliement de Renaud Gauquelin et de Jacky Darne. Jean-Jack Queyranne dénonce aussi "la crise de leadership" qui couve à Bron.
Révolution institutionnelle au PS. L'an prochain, tous les candidats aux législatives devront abandonner leur mandat exécutif local, dans les trois mois suivant leur élection. Règle validée par les militants consultés en octobre 2009. Jean-Jack Queyranne a fait son choix : la Région plutôt que l'Assemblée Nationale. Il l'a annoncé lors d'un point presse ce vendredi. Il avait été élu à quatre reprises depuis 1988, échouant seulement en 1993. "Il faut savoir passer le relais et préparer la relève", invoque-t-il. Impératif de renouvellement qui ne vaut pas pour le conseil régional où il ne fait pas mystère de son envie de briguer un nouveau mandat en 2014. Le "président de la 2e région de France" envisage d'ici là un acte 3 de la décentralisation à venir.
La diversité que Guillemot ne peut invoquer
S'il abandonne son mandat parlementaire, il entend bien maîtriser sa succession. Pas question pour lui de passer le relais à Annie Guillemot, sans doute aussi candidate, qui s'était déjà assise dans son fauteuil de maire de Bron. L'édile a en effet congédié l'épouse du député sortant, Elisabeth Brissy-Queyranne, adjointe à la culture, en janvier dernier - point d'orgue d'un différent politique sur la nouvelle médiathèque. Le mari vengeur appuie aujourd'hui une concurrente : Hélène Geoffroy, 41 ans, qui a conquis le canton de Vaulx-en-Velin en 2004 (réélue en 2011), mais qui a échoué aux municipales de 2008.
"Elle a un parcours exemplaire", souligne-t-il, évoquant son titre de docteur en mécanique et d'ancien élève de l'école polytechnique. En plus d'être jeune et d'être une femme, Hélène Geoffroy a une caractéristique qui fait défaut à Annie Guillemot : elle est antillaise. "Ce n'est pas un argument que nous mettons en avant", plaide Queyranne. Voire…. Ministre de l'Outre-Mer pendant trois ans sous le gouvernement Jospin, l'intéressé "est très heureux de pouvoir rendre ce que l'Outre-Mer m'a apporté". Il note qu'un seul député est issu de la diversité : George Paul-Langevin. "Il faut que l'Assemblée nationale soit à l'image de notre pays", exhorte-t-il.
Enjeu : que Vaulx envoie un député à l'Assemblée
Tout sourire, Hélène Geoffroy a rappelé ce vendredi son engagement en faveur de l'insertion professionnelle et du retour à l'emploi. Elle a parlé de l'insertion professionnelle des jeunes chercheurs, de l'alternance dans les écoles d'ingénieur et du tutorat dans les collèges et lycées comme de futures pistes de travail. Pour accompagner sa candidature, elle fera tandem avec le maire de Rillieux : Renaud Gauquelin. Celui-ci avait envisagé se présenter lui-même, avant de penser rallier Annie Guillemot. Mais la situation explosive à Bron et l'engagement un peu trop marqué de la mandataire de Martine Aubry dans le Rhône durant les primaires a achevé de convaincre ce pro-Hollande de se ranger derrière la Vaudaise, soutien de Ségolène Royal.
Désormais, il invite Annie Guillemot à "donner plus de temps à sa famille et à ses loisirs", énumérant les cumuls de mandat dont elle se rend coupable : maire, conseillère générale, vice-présidente au Grand Lyon, membre du Sytral… Il loue le côté "méticuleux, sérieux, calme, posé d'Hélène Geoffroy". Et d'ajouter un argument en faveur de sa championne : "il est temps que le député soit de Vaulx-en-Velin, la ville la plus importante de la circonscription". Une qualité qui fait aussi défaut à Annie Guillemot. C'est donc un match Rillieux-Vaulx-en-Velin/Bron qui se prépare… On attend que celle-ci présente sa candidature, sans doute lundi. Mais le premier secrétaire fédéral Jacky Darne a déjà fait son choix en faveur d'Hélène Geoffroy. Les 320 militants socialistes devront trancher les 1er et 2 décembre.
"Un acte grave"
Questionné sur ce sujet, Jean-Jack Queyranne a observé que "toute personne membre du PS peut être candidate". Interrogé sur la crise interne à la municipalité brouillante, il n'a pas mâché ses mots. "Le rôle d'un maire, c'est de savoir rassembler", a-t-il commencé, estimant qu'un retrait de délégation était "un acte grave" auquel il n'a jamais recouru. Ce retrait concernant plusieurs élus, "ça ne traduit pas un fait individuel" mais "une crise de leadership". Dans la salle, sa compagne biche, promettant de mettre "tout son coeur" dans cette campagne.
Allez Hélène, dabarasses nous de la Guillemot.
Mme geoffroy dont la stratégie politique à Vaulx a TOTALEMENT échoué : partir aux municipales contre le maire sortant et se prendre une monumentale veste (éliminée dès le 1er tour .Conséquence : compter le nombre d'élus PS au conseil municipal....). Sage décision de JJQ qui anticipe la règle de non cumul des mandats. Reste à voir si Mme Geoffroy fera l'unanimité sur la circonscription et sur la commune de Bron...et ça c'est pas gagné!
Merci à Lyon Capitale pour cette synthèse de la conférence de presse d'hier. Une petite mise au point néanmoins: j'ai réaffirmé mon désir de quitter la vie publique avant 65 ans pour profiter de ma vie de famille et de loisirs, tout en comprenant que d'autres fassent différement.Ce choix n'engage que moi et en aucun cas Annie Guillemot, comme votre article le laisse entendre. Nos primaires citoyennes,dont chacun défendait un candidat différent sans que cela ne pose le moindre problème quant au respect de toutes et tous,ont montré que les électeurs entendaient avoir le choix. Annie Guillemot est parfaitement libre de présenter aux militants une candidature alternative intéressante à celle du tandem que je forme comme suppléant avec Hélène Geoffroy.Renaud Gauquelin