MEETING - Dans une ville de football, difficile de réunir un soir de France-Espagne. Mercredi soir à Saint-Étienne, ils n’étaient que 200 pour assister au meeting départemental de Jean-Jack Queyranne. Pendant trois heures, les candidats socialistes ont affiché et argumenté leurs certitudes.
Il n’y a de doute dans l’esprit de Jean-Jack Queyranne et des socialistes : l’hirondelle fera le printemps. Avec dans le rôle de l’oiseau des sondages qui les placent au dessus de la mêlée et qui les porteront à la victoire le 21 mars, soir du second tour et premier jour du printemps. Mercredi soir, pendant trois heures des candidats et des élus socialistes se sont relayés à la tribune du meeting départemental de la Loire pour préparer la fête du 21 mars. Ou plutôt celle du 14 mars. Le premier tour est présenté comme l’enjeu, le deuxième n’étant qu’une suite logique amenant à la réélection de Jean-Jack Queyranne. “À la mi-temps, il faut avoir plus qu’une longueur d’avance. Nous devons être le plus haut possible pour créer les conditions de la victoire et faire un bon accord de second tour”, a clamé Jean-Jack Queyranne. Et son discours était le plus timide de la soirée. Pour les autres socialistes présents, il en va de cette élection régionale comme d’une formalité.
Le bilan comme argument
Et très rapidement après un petit discours sur la région, beaucoup se sont mis à évoquer 2012. Jean-Jack Queyranne le premier : “Donnons une leçon à la droite et préparons les élections présidentielles dans de bonnes conditions. Il y a six mois les Français se résignaient à reprendre cinq années de Nicolas Sarkozy mais aujourd’hui, nous avons retrouvé de l’espoir”. Sûrs de leur fait, vantant leur “bon bilan”, les différents socialistes qui ont pris la parole ont finalement peu parlé de leur programme. En trois heures de débat, le contrat que Jean-Jack Queyranne propose aux électeurs de Rhône-Alpes n’a occupé qu’un gros quart d’heure.
À la recherche de Françoise Grossetête
Jean-Jack Queyranne, bien installé dans son rôle de président de la région, s’est contenté d’un discours de politique générale. Et nationale aussi. Il a concentré ses attaques sur Nicolas Sarkozy et son gouvernement. “La droite creuse les inégalités, étale les privilèges. Elle a lancé le débat sur l’identité nationale qui a donné lieu à une remontée d’idées nauséabondes. Nous avons besoin de dire stop”, s’emporte-t-il. Et puis il n’oublie pas d’adresser quelques piques à Françoise Grossetête, tête de liste UMP et stéphanoise. “Dans la Loire, le challenge est de retrouver Françoise Grossetête. Moi, je la rencontre, mais elle donne le sentiment de ne pas trop y croire”, glisse le candidat socialiste. La salle apprécie. Quelques minutes plus tôt, le maire de Saint-Étienne, Maurice Vincent, venait d’évoquer le cas de la candidate UMP qui siège dans l’opposition dans son conseil municipal. “J’ai été déçu de voir qu’elle s’engageait aux régionales. J’aurais préféré qu’elle reste au conseil municipal. Elle est dans mon opposition et elle vient quand elle voit de la lumière. Elle arrive en retard et part en avance. Alors Jean-Jack, il faudra lui réserver une place pas trop loin de la sortie. C’est la voie qu’elle affectionne”, raille le maire socialiste de Saint-Étienne.
Rendez-vous le 21 mars
Dans la salle quelques militants applaudissent. Ce n’est pas l’ambiance des grands soirs et le meeting a tendance à être indigeste. Les maires socialistes s’expriment tour à tour (et depuis 2008, ils sont nombreux) puis tous les candidats de la Loire s’expriment les uns après les autres. La température ne monte pas. Jean-Jack Queyranne leur succède. Pendant 30 minutes, il défend son bilan, attaque la droite et parle de victoires à venir (2010, 2011, 2012). Ses talents d’orateur font merveille mais ne galvanise pas l’assistance. Fin du meeting à 22 heures 30. Les 200 militants présents à ce temps fort de la droite dans la Loire applaudissent mécaniquement. Pas d’International ou de Bella Ciao, ni de Marseillaise pour conclure le tout. Sur un morceau de musique électro d’ascenseur, tout le monde se disperse. En se promettant de se retrouver pour célébrer la victoire le 21 mars.
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