Emmanuel Macron Collomb Kimelfeld juin 2016
© Tim Douet

Qui pour remplacer Kimelfeld à la tête du PS lyonnais ?

David Kimelfeld, maire PS du 4e, se retrouve dans une position difficilement tenable. Il est le premier des socialistes dans le Rhône mais aussi un soutien d’Emmanuel Macron. Ses jours à la tête de la fédération du Rhône semblent comptés. Même si les hamonistes ne demandent pas sa tête.

Les curiosités de la gauche lyonnaise débouchent sur des paradoxes frappants. Ce dimanche 5 février au matin, David Kimelfeld ne sera pas présent à la convention d’investiture de Benoît Hamon comme candidat du PS. Et pour cause : le premier secrétaire fédéral du Rhône a fait le choix, depuis des semaines, d’Emmanuel Macron.

À la demande d’élus – dont Yves Blein et Jean-Paul Bret –, il s’était mis en retrait de la primaire de la Belle Alliance populaire. Les statuts du parti prévoient aujourd’hui qu’il prenne la tête du comité départemental de campagne de Benoît Hamon en sa qualité de premier secrétaire fédéral. Ce siège, David Kimelfeld n’entend pas l’abandonner : “Je n’ai pas l’intention de démissionner du Parti socialiste et je ne pense pas renier mes valeurs en soutenant Emmanuel Macron”, a-t-il déclaré. La situation s’annonce donc ubuesque. Mais pour autant, les hamonistes ne réclament pas sa tête.

Après les éléphants, les dinosaures ?

“Ce qui est sûr, c’est qu’il n’assumera pas l’animation de la campagne. Pour l’instant, nous n’avons pas trouvé la personne adéquate qui animera le comité de campagne. Je rêverais de trouver un représentant de la motion A [le courant social-démocrate, majoritaire au sein du PS, NdlR], quelqu’un comme Yvon Deschamps ou Christiane Demontès. Ce sont des anciens secrétaires fédéraux qui ont une autorité morale et qui sont en dehors des querelles de pouvoir locales et des enjeux du prochain congrès du PS”, plaide Jules Joassard, mandataire départemental de Benoît Hamon, qui pourrait faire office temporairement de patron du comité de campagne.

Parmi les élus locaux qui ont soutenu des candidats défaits à la primaire, les noms de Jean-Paul Bret et Thierry Philip sont aussi évoqués. Sans que l’un ou l’autre ait manifesté un quelconque intérêt. Leur profil ne fait pas l’unanimité auprès de l’aile gauche du PS du Rhône. “Il ne faut absolument pas que la campagne présidentielle soit polluée par des arrière-pensées locales de gens qui veulent ou non faire la peau à Gérard Collomb”, pointe un militant hamoniste.

Billet retour

“Il ne faut pas ouvrir une guerre avec les élus qui se sont portés vers Emmanuel Macron. Gérard Collomb ne reviendra pas, mais d’autres comme David Kimelfeld pourraient le faire si Emmanuel Macron venait à exploser en route. Si nous voulons gagner la présidentielle, nous devons leur ménager une porte de retour”, décrypte un socialiste lyonnais. Ce qui explique que, dans un souci de rassemblement, les hamonistes n’aient pas encore demandé l’exclusion des socialistes qui ont rallié Emmanuel Macron.

Jean-Christophe Cambadélis, le premier sécrétaire national du PS, a annoncé qu’il se montrerait moins magnanime. Pour lui, tout élu qui apporte une signature de parrainage à Emmanuel Macron sera automatiquement exclu. Et David Kimelfeld prévoyait, avant la primaire, d’enfreindre cette règle.

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