Nathalie Perrin-Gilbert au Zebre le 23 mars 2014
Nathalie Perrin-Gilbert au Zebre le 23 mars 2014 © tim douet

Qui sont les vrais gagnants des municipales ?

Ils sont les grands vainqueurs des élections municipales. Des nouveaux visages se font une place sur l'échiquier politique local (Perrin-Gilbert, Geoffroy, Vincendet, Picard), parfois au terme d'une lutte fratricide ou grâce aux divisions du camp adverse. Pour les autres, les poids lourds de l'agglomération (Buffet, Collomb, Bret, Rivalta), il s'agit d'une confirmation voire d'une démonstration de force. Ils seront les acteurs du 3e tour qui opposera Gérard Collomb (PS) à François-Noël Buffet (UMP) pour la présidence du Grand Lyon.

Gérard Collomb

Réélu maire de Lyon avec 59,59% dans le 9e arrondissement

Au soir du premier tour, alors que les Lyonnais l'avaient placé en ballotage très favorable, Gérard Collomb affichait la mine des mauvais jours. Réélu, même moins triomphalement qu'en 2008, le maire de Lyon avait le sourire plus franc ce dimanche soir. Il venait de remporter l'élection avec un score qui fait de lui l'un des barons socialistes les mieux élus de France. Il a même eu droit à un coup de fil de félicitations de François Hollande, qui n'en avait certes pas beaucoup à adresser dimanche soir. À Lyon, son "modèle " a réussi à endiguer la vague bleue. Inquiet pendant toute la campagne sur le sort de la métropole, Gérard Collomb s'est paradoxalement montré serein pour le maintien de la communauté urbaine sous pavillon socialiste.

Nathalie Perrin-Gilbert au Zebre le 23 mars 2014

Nathalie Perrin-Gilbert au Zebre le 23 mars 2014 © tim douet

Nathalie Perrin-Gilbert

Réélue maire du 1er arrondissement avec 44,52%

Gérard Collomb aura tout tenté pour lui barrer la route, allant même jusqu'à s'allier avec les écolos pour la faire trébucher. Mais le plat concocté dans les arrières cuisines de la gauche plurielle s'est avéré peu appétissant pour les électeurs lyonnais et en particulier les électeurs écolos qui se sont reportés, malgré l'alliance du PS et des écolos, vers Nathalie Perrin-Gilbert. Avec cette victoire, elle tord le bras de Gérard Collomb qui voulait faire d'elle un exemple à opposer à tous ceux qui auraient le tort de s'émanciper de son "modèle " lyonnais. Avec cette probante réélection, Nathalie Perrin-Gilbert a gagné son indépendance. En revanche, elle rêvait de faire du 1er un laboratoire d'une nouvelle politique de gauche. Les maigres marge de manœuvre d'un maire d'arrondissement, surtout en opposition frontale avec la mairie centrale, pourraient éteindre la révolte des Pentes.

Michèle Picard

Réélue maire de Vénissieux avec 37,64% des voix

Pierre-Bénite, Vaulx-en-Velin, Grigny sont tombés. Deux bastions communistes résistent dans l'agglomération : Givors et Vénissieux. En 2012, Michèle Picard avait pourtant été distanciée de douze points par le socialiste Yves Blein sur sa commune. Mais quand on lui rappelait cet échec, elle opposait la différence des scrutins. Avec raison : elle a viré en tête au premier tour des municipales (30,7%) et a été réélue maire – pour la première fois sur son nom propre. Il n'empêche, le bastion est fragilisé : André Gerin, alors allié au PS, avait gagné au premier tour en 2008, avec 52,6% des voix.

Jean-Paul Bret (PS)

Jean-Paul Bret (PS) © Tim Douet

Jean-Paul Bret

Réélu maire de Villeurbanne avec 45,47% des voix

A la différence de 2008, Jean-Paul Bret n'obtient pas la majorité absolue (45,5%). Mais parmi les socialistes rescapés de l'agglomération, il signe la victoire la plus nette. Plus de vingt points le séparent de son challenger Jean-Wilfried Martin (UMP). Et l'écologiste Béatrice Vessiller, qui caressait l'espoir de lui disputer le leadership à gauche, doit en rabattre, marginalisée (13,6%).

Cette fois, Gérard Collomb pourrait devoir composer avec lui : avec 13 élus, Villeurbanne augmente son nombre de conseillers communautaires (11 pour le mandat précédent) tandis que le nombre total de socialistes va, lui, se réduire. Le maire de Villeurbanne entend peser de tout son poids dans la construction de la Métropole pour laquelle il a émis des réserves fortes. Déjà, il va organiser le grand débat qu'il a promis à ses habitants. Et va sans doute revendiquer à nouveau la première vice-présidence de la collectivité.

Bernard Rivalta

Réélu conseiller communautaire à Vénissieux 21,69% des voix

Est-ce la mobilisation de Gérard Collomb qui a payé ? La seule sortie du maire de Lyon d'entre-deux tours fut pour son fidèle ami, jeudi soir à Vénissieux. Avec 21,7% des voix, la liste socialiste fait plus de la moitié de celle de la maire PCF (37,6%), ce qui lui garantit un représentant à la communauté urbaine. Et cet ambassadeur-là sera Bernard Rivalta qui va retrouver son siège au Grand Lyon, et ce faisant, au Sytral.

François-Noël Buffet

Réélu maire d'Oullins au 1er tour avec 50,56% des voix

À l'UMP où il ne compte pas que des partisans, on lui promettait une élection difficile à Oullins et pour sa candidature à la présidence du Grand Lyon, la droite locale ricanait : "il est toujours candidat à tout mais il ne fait jamais rien ". Depuis ce lundi matin, en revanche, François-Noël Buffet est l'élu de droite, réélu dès le premier à Oullins, qui a su éviter le retour de la machine à perdre en ralliant en moins d'une heure Philippe Cochet, Dominique Nachury et Michel Forissier à sa candidature à la présidence du Grand Lyon. Et ce n'était pas un mince exploit vu le pedigree et l'égo de ses rivaux. Il affrontera donc Gérard Collomb lors du prochain conseil communautaire comme en 2001 et en 2008. S'il a su s'imposer en interne il doit désormais battre le président sortant pour "ne pas gâcher l'opportunité historique " de regagner le Grand Lyon. Il doit convaincre les maires du Val de Saône de ne pas rallier Gérard Collomb et de surfer sur la vague bleue.

Alexandre Vincendet

Élu maire de Rillieux-la-Pape avec 48,79% des voix.

Il a signé, avec Gilles Gascon à Saint-Priest, la victoire la plus surprenante et retentissante de la vague bleue qui a emporté le PS hors de Lyon. Ce parachuté qui débarque du cabinet de Jean-François Copé à l'UMP avait pourtant mal débuté en braquant Julien Smati, un UMP qui s'imaginait décrocher l'investiture. Les deux élus se sont donc invectivés par voie de presse jusqu'au début du mois de janvier. Les divisions encore plus profondes de la gauche les auront finalement ramenées à la raison. Durant l'entre-deux tours, ils ont fusionné leurs listes quand Renaud Gauquelin, le maire PS sortant, et Jean-Christophe Darne, dissident socialiste, allaient jusqu'au bout de leur affrontement.

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Hélène Geoffroy

Élue maire de Vaulx-en-Velin avec 41,66% des voix

Battue en 2008, elle avait refusé d'intégrer l'exécutif communiste de Bernard Genin (Front de Gauche) pour gagner en crédibilité dans son opposition interne à la gauche. Six ans plus tard, elle en tire les bénéfices en déboulonnant ce bastion communiste de la banlieue lyonnaise. Elle l'emporte de justesse (41,6%) face à Bernard Genin (39,24%). En six ans, celle qui est, entre-temps devenue députée, a doublé son nombre de voix à Vaulx-en-Velin. Sa tactique a payé et pourrait inspirer Lotfi Ben Khelifa qui, à Vénissieux, s'est engagée dans une bataille similaire face aux communistes.

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