L'an dernier, l'ancienne candidate à la présidentielle rassemblait 56,4% des militants socialistes du Rhône autour de sa motion. Mais à l'instar de Gérard Collomb, ils sont aujourd'hui nombreux à se détourner d'elle. Revue de détail de ses (maigres) troupes lyonnaises.
Ségolène Royal, combien de divisions ? La question a déjà été posée avant le congrès de Reims où on la disait bien seule. Au final, il lui a manqué une poignée de voix pour gagner une élection aux conditions douteuses. Et dans le Rhône, elle devançait nettement Martine Aubry avec 56,4% des voix au second tour. Mais l'incident qui l'a récemment opposé à son lieutenant Peillon témoigne de nouvelles difficultés. Ses soutiens se font de moins en moins nombreux. Gérard Collomb, dont l'appui a été précieux avant la présidentielle et plus encore après, l'a lâchée. "Je ne voyais pas sa vision de la France. Tantôt je la trouve dans le zig, tantôt dans le zag. J'ai envie d'une ligne claire", raillait-il sur LCI, le 30 septembre dernier. Le maire de Lyon a repris contact avec Dominique Strauss-Kahn qu'il soutenait avant 2006. A Lyon, il n'est pas le seul à se détourner de Ségolène Royal.
Hélène Geoffroy, conseillère générale
"Nous aurions préféré que le courant reste soudé. Des propos de Vincent Peillon étaient excessifs mais il a depuis modéré son expression. Je n'ai pas de raison de ne pas soutenir Ségolène Royal tant qu'elle continue à porter les mêmes idées qu'au congrès de Reims. Ce sont d'ailleurs les idées de l'ensemble du courant et pas seulement les siennes".
Richard Llung, adjoint au maire de Villeurbanne
"Les bacs à sable, ça ne m'intéresse pas beaucoup. Je préfère être en haut du toboggan que faire des pâtés en bas. Les torts sont partagés. Le travail que mène Vincent Peillon sur le fond des sujets est fécond. C'est vrai, j'ai pris un peu de recul par rapport à Royal. Tous les deux feraient mieux de ne pas en appeler aux militants mais d'essayer de s'entendre. Les militants, c'est un corps sensible".
Najat Vallaud-Belkacem, conseillère générale
"Aucun leader au PS ne fait l'unanimité. C'est la faute du congrès de Reims où des gens pensant la même chose se sont balkanisés. Ségolène Royal a porté l'idée des primaires, la volonté de rassembler au-delà de la gauche, le souhait d'attirer au sein du parti de nouveaux adhérents. Elle porte encore la modernité, un vent de fraîcheur et de rénovation au PS"
Jacky Darne, vice-président au Grand-Lyon, premier secrétaire fédéral au PS
"Je ne suis proche ni de Vincent Peillon ni de Ségolène Royal. Il a été maladroit et elle divise parfois. J'aimerais additionner leurs qualités respectives plutôt que leurs défauts. Je me suis engagé en faveur de la "ligne claire" de Gérard Collomb avant de soutenir Ségolène Royal. Mais je reconnais qu'elle a posé des questions de société de façon courageuse".
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