Rama Yade : "Tant qu'il n'y aura pas d'alliance avec le FN, l'UMP restera un parti républicain"

EXCLUSIF - Rama Yade, ex-ministre emblématique de Nicolas Sarkozy revient sur les résultats du premier tour. Proche de Jean-Louis Borloo et membre du Parti radical depuis un an, elle s'est prononcée tardivement sur son soutien à Nicolas Sarkozy. Elle explique, concernant le vote FN, qu'il s'agit en partie d'une faille du système politique français et appelle au renouvellement de la classe politique. Entretien.

Lyon Capitale : Nicolas Sarkozy peut-il encore gagner ?

Rama Yade : Le jeu est ouvert. Et tout dépend du pouvoir de conviction -qui est important- de Nicolas Sarkozy et de notre lucidité collective face à l’impasse que constitue l’absence de projet du candidat socialiste. Dans la période dangereuse que nous connaissons, le pays ne peut se permettre l’incompétence et l’hésitation à la tête de l’Etat. François Hollande n’a aucune expérience de l’Etat ni des enjeux internationaux. Il n’est pas assez solide. Et la France est un bien trop précieux pour être confiée à quelqu’un qui n’est pas sûr de lui.

Quelle est la signification pour vous du score élevé du Front national ?

Je ne l’attribue pas seulement aux questions d’immigration. Ce n’est pas nécessairement un vote raciste, comme Benoit Hamon le dit de manière insultante pour les Français. Il est à la fois l’expression d’une souffrance sociale liée à la crise et d’un vote anti-système. Sur le premier point, il me semble indispensable de convaincre les Français que notre pays peut maîtriser son destin. Il y a des questions essentielles à soulever : l’école qui a besoin d’une réforme en profondeur ; la jeunesse précarisée qui a besoin qu’on lui prouve que les diplômes servent à quelque chose ; l’Europe qui doit davantage encourager la croissance que les politiques de rigueur.

Sur le second point, il faut bien comprendre qu’une bonne partie des Français en a assez de la classe politique actuelle. Et la présidente du FN, par son profil plus jeune, plus féminin, moins diabolisé, incarne quelque chose de neuf, dans un système politique fossilisé et qui vit en vase clos. Il faut du renouvellement, limiter le cumul des mandats, les carrière qui durent 40 ans et qui bloquent le renouvellement intellectuel du pays.

Enfin, ça fait 20 ans qu’on vit avec la menace du FN et qu’on cherche les raisons de cette situation. Mais jamais les partis classiques ne se demandent s’ils n’en sont pas responsables. Le FN ne prospère pas du talent de ses dirigeants mais de notre impuissance collective. Tant que les partis classiques refuseront de se remettre en cause, le FN continuera à monter. Et nous à vivre sous cette pression malsaine.

Ne craignez-vous pas une droitisation du discours de Nicolas Sarkozy et de l'UMP ?

J’ai déjà dit ce que j’avais à dire à ce sujet, il y a un peu plus d’un an, quand j’ai adhéré au Parti radical. Je l’ai fait pour marquer mon appartenance résolue et non négociable au champ républicain. Et quelle meilleure garantie que le Parti radical qui a fondé la République ! Tant qu’elle ne franchit pas la ligne rouge d’une alliance avec le FN, l’UMP restera un parti républicain. Il faut qu’elle le reste.

Le candidat-président doit-il s'adresser aux électeurs de François Bayrou ou ceux de Marine Le Pen ?

Il doit s’adresser à l’ensemble des Français. Aucun candidat n’est propriétaire de ses voix. Ces électeurs n’appartiennent à personne.

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Rama Yade : "Tant qu'il n'y aura pas d'alliance avec le FN, l'UMP restera un parti républicain"

EXCLUSIF - Rama Yade, ex-ministre emblématique de Nicolas Sarkozy revient sur les résultats du premier tour. Proche de Jean-Louis Borloo et membre du Parti radical depuis un an, elle s'est prononcée tardivement sur son soutien à Nicolas Sarkozy. Elle explique, concernant le vote FN, qu'il s'agit en partie d'une faille du système politique français et appelle au renouvellement de la classe politique. Entretien.

Lyon Capitale : Nicolas Sarkozy peut-il encore gagner ?

Rama Yade : Le jeu est ouvert. Et tout dépend du pouvoir de conviction -qui est important- de Nicolas Sarkozy et de notre lucidité collective face à l’impasse que constitue l’absence de projet du candidat socialiste. Dans la période dangereuse que nous connaissons, le pays ne peut se permettre l’incompétence et l’hésitation à la tête de l’Etat. François Hollande n’a aucune expérience de l’Etat ni des enjeux internationaux. Il n’est pas assez solide. Et la France est un bien trop précieux pour être confiée à quelqu’un qui n’est pas sûr de lui.

Quelle est la signification pour vous du score élevé du Front national ?

Je ne l’attribue pas seulement aux questions d’immigration. Ce n’est pas nécessairement un vote raciste, comme Benoit Hamon le dit de manière insultante pour les Français. Il est à la fois l’expression d’une souffrance sociale liée à la crise et d’un vote anti-système. Sur le premier point, il me semble indispensable de convaincre les Français que notre pays peut maîtriser son destin. Il y a des questions essentielles à soulever : l’école qui a besoin d’une réforme en profondeur ; la jeunesse précarisée qui a besoin qu’on lui prouve que les diplômes servent à quelque chose ; l’Europe qui doit davantage encourager la croissance que les politiques de rigueur.

Sur le second point, il faut bien comprendre qu’une bonne partie des Français en a assez de la classe politique actuelle. Et la présidente du FN, par son profil plus jeune, plus féminin, moins diabolisé, incarne quelque chose de neuf, dans un système politique fossilisé et qui vit en vase clos. Il faut du renouvellement, limiter le cumul des mandats, les carrière qui durent 40 ans et qui bloquent le renouvellement intellectuel du pays.

Enfin, ça fait 20 ans qu’on vit avec la menace du FN et qu’on cherche les raisons de cette situation. Mais jamais les partis classiques ne se demandent s’ils n’en sont pas responsables. Le FN ne prospère pas du talent de ses dirigeants mais de notre impuissance collective. Tant que les partis classiques refuseront de se remettre en cause, le FN continuera à monter. Et nous à vivre sous cette pression malsaine.

Ne craignez-vous pas une droitisation du discours de Nicolas Sarkozy et de l'UMP ?

J’ai déjà dit ce que j’avais à dire à ce sujet, il y a un peu plus d’un an, quand j’ai adhéré au Parti radical. Je l’ai fait pour marquer mon appartenance résolue et non négociable au champ républicain. Et quelle meilleure garantie que le Parti radical qui a fondé la République ! Tant qu’elle ne franchit pas la ligne rouge d’une alliance avec le FN, l’UMP restera un parti républicain. Il faut qu’elle le reste.

Le candidat-président doit-il s'adresser aux électeurs de François Bayrou ou ceux de Marine Le Pen ?

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