A 29 ans, Damien Abad se verrait bien dans le fauteuil de Jean-Jack Queyranne. Mais son premier combat sera d’abord d’évincer Françoise Grossetête (UMP) de la tête de liste à droite pour les régionales. Ce lundi, conforté par le président de son parti, le Nouveau Centre, il a dévoilé ses ambitions.
Françoise Grossetête n’ayant toujours pas assis son leadership sur la droite rhonalpine, le bal des ambitieux continue. Et c’est le Nouveau Centre qui espère tirer profit de cette situation où la tête de liste en Rhône-Alpes n’est pas fixée. Ce parti satellite de l’UMP croit avoir trouvé le candidat qui peut inquiéter Jean-Jack Queyranne, président PS de la région. Il a 29 ans, est député européen et s’appelle Damien Abad. “Il peut porter deux configurations. Celle d’une liste autonome au premier tour ou être tête de liste d’union”, appuie Hervé Morin, président du Nouveau Centre et ministre de la Défense. La semaine prochaine, il s’entretiendra du sujet avec Xavier Bertrand, président de l’UMP. Françoise Grossetête appréciera le soutien sans faille des alliés de son parti.
Grossetête sur la touche ?
Et pour enfoncer le clou, quand Damien Abad clame qu’il “réitère tout son respect à Françoise Grossetête”, l’assistance composée d’élus du Nouveau Centre et d’une poignée de militants pouffe. Les centristes affiliés à l’UMP ont des ambitions et le font savoir. D’ailleurs, lorsqu’un journaliste demande si Françoise Grossetête n’a pas gagné en légitimité depuis son succès des européennes, Hervé Morin réplique : “regardez qui était sur la liste”. Sous-entendu, Damien Abad, deuxième sur cette liste, a largement contribué à la victoire de l’UMP.
La nostalgie de l’UDF
La chasse à Françoise Grossetête est ouverte. “Je n’ai pas un déficit de notoriété. Sur Google, si on regarde le nombre d’occurrences associé à mon nom et celui de l’autre tête de liste, je suis bien placé. Idem sur Facebook”, précise Damien Abad. Mais son argument principal est d’abord son parti le Nouveau Centre. “Aujourd’hui, seuls les centristes peuvent capter l’électorat volatile des Verts ou du Modem. Aujourd’hui, l’UMP ne le peut pas et du coup Jean-Jack Queyranne est devant”, analyse-t-il. Aux côtés du jeune député européen, une brochette d’élus, pour la plupart sexagénaires, sourient. “J’ai l’impression de rajeunir et de revenir au temps de l’UDF”, plaisante François Rochebloine, élu dans la Loire. Un parti dissolu à la naissance du Modem et que tous les militants du Nouveau Centre veulent faire renaître de ses cendres. “En Rhône-Alpes, nous sommes dans une terre centriste où l’UDF dominait la vie politique, il y a peu de temps”, glisse Hervé Morin.
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