Régionales : la gauche en ordre de bataille au meeting de Queyranne

Jean-Jack Queyranne était ce mercredi au Ninkasi, dans le 7e arrondissement, pour son dernier meeting lyonnais. Accompagné de ses deux nouveaux colistiers, Cécile Cukierman et Jean-Charles Kohlhaas, et épaulé par le soutien de Jean-Luc Bennahmias, Thierry Braillard et Najat Vallaud-Belkacem, l’actuel président du conseil régional a lancé le sprint final avant le 2e tour des élections régionales.

Au premier tour, Laurent Wauquiez est arrivé en tête (31,73 %) devant le candidat FN, Christophe Boudot (25,52 %), et Jean-Jack Queyranne (23,93 %). Le second tour s'annonce à couteaux tirés entre le candidat PS et son principal adversaire, Laurent Wauquiez (Les Républicains).

Pour faire face, les listes de gauche se sont réunies lundi et ont fusionné. Adversaires au premier tour, parfois critiques entre eux, les listes portées par Cécile Cukierman et Jean-Charles Kohlhaas ont dû expliquer durant ce meeting les raisons de leur rapprochement. C'est la candidate du Parti communiste qui s'est expliquée la première : "Nous avons contribué à faire vivre le débat démocratique au sein de la gauche. Il y a plusieurs courants qui s’expriment dans la gauche et ils sont aujourd'hui rassemblés." Ce rapprochement ne serait "en aucun cas une négation des valeurs que j'ai portées", a-t-elle expliqué.

Chez Jean-Charles Kohlhaas, même discours. "On veillera à ce que ce que nous avons proposé dans notre programme soit respecté. Il faut par exemple mettre 500 000 camions sur les rails. On l'a dit, on y veillera", a-t-il lancé, avant de conclure en ces termes : "Après les tragiques événements de novembre, voter dimanche sera un acte de résistance."

Jean-Jack Queyranne, chef de file de ce rassemblement, a résumé le propos de ses nouveaux alliés façon méthode Coué : "Nous avons su nous rassembler et nous avons scellé un accord sur nos listes dans un dialogue partagé. Parce que, quand la gauche est rassemblée, elle gagne."

Laurent Wauquiez en accusation de FNisation et de course aux mandats

Malgré la confiance affichée, quelques signes ne trompaient pas. Mine fermée chez Cécile Cukierman, colistiers de Queyranne qui hésitent à se lever quand leurs nouveaux alliés prennent la parole, Cécile Cukierman et Jean-Charles Kohlhaas qui ne se lèvent pas au moment où Jean-Jack Queyranne se présente au pupitre. Pourtant, tous avaient au moins un dénominateur commun : attaquer Laurent Wauquiez en reprenant la rhétorique de leurs campagnes respectives : "ni extrême droite, ni droite extrême". D'abord comparé au FN par Najat Vallaud-Belkacem, qui voit en lui "un Philippot en stéréo" et un "Sarko encore plus à droite", Laurent Wauquiez a été décrit sous toutes les couleurs, mais surtout sous la couleur "Bleu Marine", notamment par Thierry Braillard.

Le maire du Puy-en-Velay a aussi été critiqué pour son cumul de mandats. Jean-Charles Kohlhaas l'a qualifié d'"homme malade" en rapport à sa "boulimie de mandats et d'élections". Jean-Jack Queyranne a ajouté : "Laurent Wauquiez conçoit la région comme un tremplin. Un tremplin que nous allons lui retirer et il va tomber bien bas."

La chasse aux abstentionnistes

Dans un second tour qui s'annonce serré, la mobilisation des abstentionnistes sera primordiale. Si les personnes présentes au meeting étaient plutôt des militants que des indécis, il fallait remobiliser les troupes pour les trois derniers jours de campagne. "Notre rassemblement doit s'adresser à tous les électeurs et abstentionnistes pour garder la région à gauche ces six prochaines années", a expliqué Cécile Cukierman.

"Il faut convaincre ceux qui se sont abstenus, mais qui ont le cœur avec nous, ceux qui sont des démocrates, progressistes. Ceux qui aiment la culture et le sport, que nous sommes les seuls à défendre, ceux qui relèvent leurs manches pour faire avancer une cause, une ambition, une idée", a exhorté le président du conseil régional sortant, avant de conclure ainsi : "Le résultat final n’est pas acquis. Il faut un vote massif, qui nous emmène le plus loin possible et qui nous permette de construire un projet affirmé et solide pour Auvergne-Rhône-Alpes."

Pas un mot sur Gérard Collomb, ou presque

Gérard Collomb était absent depuis le début de la campagne de Jean-Jack Queyranne suite à des différends liés à la position de son épouse, Caroline Collomb, sur la liste PS. Pourtant, face à un péril qui pourrait être imminent, l'édile a consenti à soutenir celui qu'il avait sciemment oublié depuis trois mois. Un soutien si timide que Gérard Collomb n'était pas de la partie hier au Ninkasi. S'il n'y était pas, personne ne s'est forcé pour parler de lui, à part son ancienne adjointe chargée des grands événements, de la jeunesse et de la vie associative, qui l'a remercié indirectement de son soutien : "Le soutien de la métropole de Lyon est important pour la dynamique", a déclaré Najat Vallaud-Belkacem à la tribune.

Du côté des militants, ce soutien du maire de Lyon importe peu. "C'est de la politique lyonnaise. Ça a toujours été compliqué entre Collomb et Queyranne", avoue un militant de la Loire. "Ce qui compte, c'est de rassembler les forces de gauche, tout soutien est le bienvenu. Mais ce n'est que de la politique", a conclu Marc, militant dans le Rhône.

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