Face à la défiance envers les personnalités politiques, le Rassemblement, comme les autres mouvements en lice, met l'engagement non partisan, véritable tube de cette campagne, au centre de ses préoccupations.
Bas les cartes ! "Listes de candidats, largement ouvertes à la société civile" pour Queyranne, "large ouverture à la société civile" de Wauquiez ou encore "place toute particulière" donnée par Boudot à cette même "société civile"... Vous l'avez compris, les non encartés sont au cœur de la communication de campagne pour les régionales en Rhône-Alpes. A la défiance des citoyens envers la vie politique, ceux qui la font répondent par l'attaque, décriant sa professionnalisation, dont ils sont pourtant les grands gagnants. Drôle d'union sacrée.
Et le Rassemblement citoyen écologique et solidaire ne déroge pas à la règle. Le mouvement, qui tenait ce jeudi son premier grand meeting au Ninkasi Kao de Lyon, a largement insisté sur l'ancrage de ses candidats à cette fameuse "vie civile". "Nous nous bagarrons contre la professionnalisation de la politique", clame ainsi Jean-Charles Kohlhaas, tête de liste.
Celui qui poursuit son activité d'infirmier en parallèle de ses fonctions politiques s'insurge devant les "40 ans de mandat" de Jean-Jacques Queyranne, élu pour la première fois au conseil général en 1978. "Nos adversaires ne font que de la politique", lance-t-il en ciblant Laurent Wauquiez, qui n'a travaillé que quelques mois dans le civil.
Des candidats de "la vie civile"
"Nous n'avons pas un seul élu cumulard", se félicite Corinne Morel-Darleux, tête de liste, en ouverture du meeting. "Les candidats présents sur nos listes ont tous une activité professionnelle dans le civil", enchaîne Kohlhaas. Un gage d'indépendance selon Isabelle Attard, députée du Calvados passée par Nouvelle donne et EELV.
"A partir du moment où vous ne dépendez pas de votre mandat pour vivre, pour manger, pour payer les études de vos enfants ; vous pouvez penser avec votre cerveau et respecter vos idées et vos électeurs", déclarait-elle en conférence de presse avant le meeting.
Cet ancrage dans "la vie civile" se double d'un ancrage citoyen. Fier de ses cafés débats, de ses assemblées citoyennes et de ses porteurs de parole, qui vont au contact de la population, hier à la Guillotière, pour engager le débat, le Rassemblement a foi en cette logique participative.
Le mouvement veut recentrer la démocratie à l'échelle du citoyen. "Nous voulons des citoyens qui deviennent des élus, c'est cela la démocratie", commente Jean-François Kohlhaas.
Dépasser les partis pour servir les idées
Des engagements crédibilisés par la fameuse "expérience grenobloise" incarnée par Éric Piolle, présent ce jeudi. L'édile isérois parle d'une "vague d'espoir" née dans sa ville et évoque la nécessité de construire un projet politique avant de chercher des soutiens. En ouverture du meeting, Corinne Morel-Darleux précise que l'idée n'est pas de "mettre les partis politiques au caniveau", mais de les rassembler autour des projets citoyens pour les dépasser.
Se démarquer des logiques partisanes donc. "La moitié de nos candidats ne sont pas affiliés à un parti", plaide Jean-Charles Kohlhaas. Pour Isablle Atard, c'est là le seul moyen de garantir l'éthique politique des élus. "Vous perdez votre lucidité à partir du moment où un parti doit vous investir. Il faut être sage, fermer sa gueule".
la solution est donnée par Mélanchon avec la 6eme république, pas plus de deux mandats, Dure pour tous les élus actuels dont un candidat à la région avec 48 ans de mandat politique