Régionales : Luc Carvounas (PS) remet en cause le front républicain

Invité de Territoires d’infos sur Sud Radio et Public Sénat, le sénateur PS du Val-de-Marne Luc Carvounas a affirmé qu’il ne souhaitait pas que les listes socialistes se désistent entre les deux tours des régionales.

Après avoir été remis en cause par la droite sur les derniers scrutins, le front républicain semble également en train de se fissurer à gauche.

Invité de Territoires d'infos sur Sud Radio et Public Sénat, le sénateur PS du Val-de-Marne Luc Carvounas a clairement laissé entendre qu'il n'était pas favorable à un désistement des listes socialistes entre les deux tours, au cas où ces dernières arriveraient en troisième position, derrière le Front national et le parti Les Républicains.

“Je ne souhaite pas que les camarades présents au premier tour, dans un scrutin à la proportionnelle, se désistent, a indiqué Luc Carvounas. Cela voudrait dire que, dans l'hémicycle, on laisserait pendant plusieurs années des débats entre des élus du FN et la droite représentée par les amis de Nicolas Sarkozy. Ce n'est pas ma tasse de thé, ce n'est pas mon ambition."

“Le piège du front républicain est en train de devenir celui de la gauche”

Lors du débriefing de l'interview, en compagnie de journalistes de la presse locale, cette position a clairement été jugée comme une remise en cause du front républicain.

"Le piège du front républicain, qui était celui de la droite, est en train de devenir celui de la gauche, a commenté Raphaël Ruffier-Fossoul, rédacteur en chef de Lyon Capitale. On comprend très bien la position et ses raisons mais, pendant des années, ils ont expliqué à la droite qu'il ne fallait pas faire le jeu du Front national et qu'il fallait se désister en pareille situation."

Une analysé partagée par Zoé Cadiot, de L'Indépendant et du Midi libre : “Le front républicain en prend un coup, alors qu'il avait déjà subi des coups de butoir avec le “ni-ni”. On s'aperçoit que, finalement, ils n'ont pas le choix."

Le Front national, “arbitre” des régionales

À deux mois du scrutin régional, le Parti socialiste espère limiter la casse, notamment par le référendum pour l'union de la gauche porté par le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis. Sur cette question, Luc Carvounas s'est dit persuadé que ce serait "un succès", espérant ainsi "réveiller les abstentionnistes".

"Dans les sondages qui sortent – celui du JDD hier confirme celui paru dans Lyon Capitale, qui m'avait beaucoup frappé –, c'est que, chez les moins de 25 ans, en région Rhône-Alpes, 45 % s'apprêtent à voter Front national aux prochaines régionales. Au niveau national, dans le sondage d'hier, ils sont 42 %. Ça veut dire que, si on ne laissait voter que les jeunes aux élections régionales, l'ensemble des régions de France basculerait au Front national. Peut-être que la gauche peut garder beaucoup de régions, mais ça va beaucoup dépendre de cet arbitre qu'est le Front national", a indiqué Raphaël Ruffier-Fossoul dans l'émission Territoires d'infos.

"Quand on discute avec les gens rue de Solférino, ils ont déjà fait le deuil de plusieurs régions. S'ils en sauvent cinq, ils seront très contents", a confirmé Zoé Cadiot.

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