La donne a légèrement changé dans les subventions pour la rénovation de l’hôpital Édouard-Herriot. Si l’État semble avoir doublé sa contribution entre 2012 et 2014, en fait il compense par une diminution des dotations au CHU. Les 7 millions promis par le Département, eux, ont pour l’instant disparu.
Après des dizaines d'années à attendre et reporter, la modernisation de l'hôpital Edouard-Herriot entre enfin dans sa phase concrète. La déconstruction du pavillon H débutera d'ici quelques semaines pour permettre de bâtir, à la place, un nouveau pavillon qui accueillera les soins critiques, les blocs opératoires et un important plateau technique d'imagerie, notamment. “Quand j'étais jeune élu, on parlait déjà de cette modernisation, mais sans jamais la mener à bien”, blague Gérard Collomb.
Il faut dire que, depuis le début des années 2000, les HCL ont rénové la moitié de leurs lits, créé l'hôpital Femme-Mère-Enfant, déménagé Debrousse, entrepris d'importants travaux à la Croix-Rousse, fermé l'Hôtel-Dieu et l'Antiquaille... Le tout pour plus de 1,5 milliard d'euros. De quoi laisser les finances du CHU exsangues.
20 millions de l’État...
Mais, en 2012, les HCL se relancent, ayant retrouvé une capacité d'autofinancement suffisante pour porter en partie ce projet réaliste de rénovation, estimé à 120 millions d'euros, pour la première phase. Gérard Collomb annonce aussitôt l'aide de collectivités locales : 20 millions du Grand Lyon, 20 millions de la Ville. L'Etat également. À cette époque, c'est même la Lyonnaise Nora Berra, secrétaire d'Etat en charge de la santé, qui pilote le dossier. Elle promet 20 millions également, à condition notamment qu'une rénovation de l'hôpital cardiologique soit enclenchée et qu'un projet médical précis et cohérent soit défini pour Edouard-Herriot. Conditions aujourd'hui remplies. 7 millions étaient aussi apportés par le conseil général. Restaient 60 millions d'euros à la charge des Hospices civils de Lyon. Somme avancée via leurs fonds propres et un emprunt.
... puis 40 millions
Mais voilà, aujourd'hui, la situation a légèrement changé. La Ville de Lyon a bien voté ce lundi sa dotation de 20 millions d'euros au projet, dans un consensus remarquable. Le Grand Lyon mettra bien la même somme, a assuré Gérard Collomb. Mais la part des HCL est passée de 60 à 40 millions d'euros quand celle de l'Etat a grimpé de 20 à 40 millions d'euros. “Bravo au Gouvernement, qui a fait une rallonge de 20 millions”, se sont empressés de commenter certains conseillers municipaux. Las, de rallonge, il n'en est pas vraiment question. Comme bien souvent, ce qu'on donne d'une main, on le reprend de l'autre.
Pour leur fonctionnement, les hôpitaux perçoivent une dotation de mission d'intérêt général et à l'aide à la contractualisation (Migac). Or, cette aide est passée pour les HCL de 39 millions à 16, soit 23 de moins. L'aide de l'Etat devait donc logiquement intervenir pour permettre aux Hospices civils de mener cette rénovation à bien. Mais, au final, entre les Migac et la subvention pour la rénovation d'HEH, ce sont bien 3 millions d'euros en moins que percevront les HCL. Un mouvement de passe-passe qu'a repéré Nora Berra, qui l'a fait remarquer lors du conseil municipal de ce lundi.
7 millions du Département
Autre interrogation, concernant cette fois-ci les 7 millions d'euros promis par le Département pour HEH. Quid de cette somme qui n'apparaît plus sur les tableaux de financement pour la première phase de la rénovation de HEH ? D'autant que cette subvention avait été décidée bien avant le projet de métropole. Qui devra l'assumer ? “Elle a certainement dû être intégrée dans les calculs”, a sobrement supposé Gérard Collomb, interrogé par Lyon Capitale à l'issue du conseil municipal. “Tout n'est pas encore arrêté sur ce sujet. On discute”, avoue un acteur du dossier. Qui paiera ? La métropole ? En tout cas, Gérard Collomb l'affirme dans un rire : “Je ne mettrai pas 27 millions au Grand Lyon pour compenser.”