Cette semaine, Laurent Wauquiez faisait sa Rentrée scolaire 2018 dans les lycées de la région. À mi-mandat, c’est l’occasion pour le président du Conseil régional et son équipe de faire le point sur les premières retombées du Plan Marshall pour les établissements scolaires.
Quelques jours après l’ascension du mont Mézenc, Laurent Wauquiez est dans les starting-blocks. La semaine dernière, la rentrée nationale du président des Républicains a été éclipsée par la démission de Nicolas Hulot et le remaniement gouvernemental. Pour la rentrée scolaire 2018, le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes comptait bien réussir sa prestation et affirmer la réussite de sa politique locale. Au programme, Laurent Wauquiez devait visiter deux lycéens lyonnais durant la matinée : La Martinière Diderot dans le 1er arrondissement et la Mache dans le 8e arrondissement. Un choix qui n’est pas aléatoire puisque le premier est un établissement public et le deuxième, un établissement privé. Depuis quelque temps, le président du Conseil régional cherche à rassembler ces deux visions de l’enseignement qui, depuis toujours, sont opposées sur la forme et sur le fond. Ce qui a également joué sur le choix de ces établissements, ce sont les différents investissements apportés par la Région. Des sommes parfois très élevées qui se placent dans le cadre du fameux "Plan Marshall", amorcé par Laurent Wauquiez l’année précédente pour "sauver" les lycées "dégradés".
Faire d'Auvergne-Rhône-Alpes une région pionnière
Derrière ces nombreux investissements, le président du Conseil régional se défend de toute logique électorale. "Nos chiffres sont bouclés jusqu’à la fin de notre mandat, mais beaucoup de ces rénovations se poursuivront jusqu’en 2022 ou 2024 pour certaines". Si Laurent Wauquiez ne vise pas forcément un prochain mandat, il souhaite rappeler la réussite du mandat actuel. "Nous avons été primés pour la gestion de la Région. L’année dernière, nous avons reçu le "Marianne d’Or" en matière de sécurité". La sécurité : il en avait fait son cheval de bataille durant les élections régionales de 2015 en voulant équiper les établissements scolaires de portiques de sécurité et de caméras de reconnaissance. "On a beaucoup été critiqué au début, mais on a fait changer les choses. Tous les établissements de la région nous ont fait la demande […] Aujourd’hui, 140 à 160 lycées sont équipés de systèmes de sécurité. À la fin du mandat, 80% des établissements devraient en être équipés", a-t-il confié. En janvier dernier, il se félicitait de l’intérêt suscité par ce système de sécurisation au micro de France 3 Région. "Il y a encore eu en Île-de-France, la semaine dernière, deux agressions. Du coup, l’Île-de-France est en train de s’inspirer de ce qui s’est passé en Auvergne-Rhône-Alpes. Au fond, on a une longueur d’avance". Ce matin, c’est cette même longueur d’avance qu’il mettait en avant dans les solutions contre le handicap. Car depuis plusieurs années, la Région a développé le système de robot qui permet à un élève d’assister à un cours sans être présent physiquement, pour des raisons de handicap, de maladie ou d’opération lourde. "Aujourd’hui, 57 robots ont été déployés en Auvergne-Rhône-Alpes. On est la première région au monde à proposer un tel système", a confié Laurent Wauquiez. Une belle récompense pour ce système mis en place sous la mandature de… Jean-Jacques Queyranne, son prédécesseur.
"C'est de l'enfumage"
Cette rentrée a une importance toute particulière puisqu’il s’agit du mi-mandat pour le Conseil régional et son président. L’occasion pour Laurent Wauquiez de faire le bilan sur plus de deux ans et demi d’action et de son "Plan Marshall" pour les lycées. "Lorsqu’on est arrivée à la tête du conseil régional, avec Béatrice Berthoux on a vu que de nombreux lycées étaient dégradés. On a décidé de faire des économies que l’on réinvestirait dans nos lycées. On a donc lancé un grand programme de 1,5 milliard d’euros consacrés à l’éducation", a-t-il expliqué. Son plan est consacré à la rénovation des lycées dégradés, la construction de plusieurs lycées, mais aussi le financement de matériel pour des établissements demandeurs. Une déclaration qui n'a pas manqué de faire réagir le groupe socialiste de la Région. "C'est de l'enfumage ! Lorsque Laurent Wauquiez a été élu, il a gelé tous les plans particuliers d'intervention (PPI) de la mandature socialiste, consacrés aux établissements de la région. Jusqu'en septembre 2017, il ne s'est rien passé et à ce moment-là, il a mis en place un "Plan Marshall" de 1,5 milliard d'euros". "Il dit l'avoir monté grâce aux économies de la nouvelle mandature sauf que ces investissements ont été accordés à la précédente mandature, sous Jean-Jacques Queyranne. Et tout cela est écrit dans le rapport du conseil économique, social et environnemental régional (Cezer)", a répondu l'opposition. Le Ceser est une assemblée qui remplit une mission de consultation et n’émet que des avis sur l'administration de la région. C'est en quelque sorte un "juge de paix".
Si l'opposition n'a que très peu réagi à la Rentrée scolaire 2018 de Laurent Wauquiez, elle s'interroge davantage sur les sms envoyés par le président de la Région à tous les lycéens qui faisaient leur rentrée.