Présidentielle – Passer à une retraite à points, chômeurs qui ne pourront pas refuser plus de deux offres d’emploi, Lyon Capitale analyse deux des mesures phares du programme du candidat En Marche.
Revenu universel, un chômeur ne pourra pas refuser plus de deux offres d’emploi, changement de Constitution, sortie de l’euro, les candidats à l’élection présidentielle 2017 proposent des programmes de rupture rarement atteints. Dans son mensuel d'avril, Lyon Capitale s’est attardé sur les mesures chocs des cinq principaux candidats d’une campagne inédite. Analyse de deux propositions d’Emmanuel Macron.
Passer à une retraite à points
Ce qu’espère en faire Emmanuel Macron : Sa retraite à points s’accompagne de la fin des régimes spéciaux. “Il n’est pas normal que le même euro affecté à la retraite ne donne pas le même avantage à ceux qui cotisent en fonction des différents régimes ou caisses”, expose Bruno Bonnell.
Ses limites : François Fillon propose aussi de supprimer les régimes spéciaux, mais d’une manière plus radicale. Emmanuel Macron se donne cinq ans pour mettre en place la convergence du régime de retraite du public vers celui du privé et dix ans pour atteindre l’égalité. Avec ce calendrier, il s’offre la possibilité de réformer sans se retrouver confronté à la colère de la rue, qui a jusqu’à présent toujours rendu cette mesure inapplicable. Lors du premier débat entre candidats, François Fillon avait interpellé Emmanuel Macron sur ce sujet : “Je mets en garde les Français contre l’illusion d’une retraite par points qui est une manière de baisser chaque année la valeur du point.” L’indice de base est, de fait, indexé sur la conjoncture économique. Pour que la réforme de la retraite à points fonctionne, il faut effectivement que la croissance soit au rendez-vous.
Un chômeur ne pourra pas refuser plus de deux offres d’emploi
Ce qu’espère en faire Emmanuel Macron : Il s’est autoproclamé candidat du travail et brandit une mesure pour le prouver. Un demandeur d’emploi ne pourra pas refuser deux offres d’emploi correspondant à sa formation, sous peine de se voir retirer son allocation chômage. “Emmanuel Macron n’est pas laxiste. Il veut remettre les gens dans une logique de travail. Je considère que refuser deux jobs qui correspondent à votre qualification, c’est ne pas vouloir travailler. L’impôt des Français n’a pas à subvenir aux besoins d’une personne qui ne veut pas travailler. Il faut être responsable civilement”, appuie le chef d’entreprise Bruno Bonnell, référent départemental d’En Marche.
Ses limites : Une loi de 2008, qui n’a pas vraiment été appliquée, prévoit déjà qu’un chômeur qui refuse deux offres d’emploi raisonnables peut voir son allocation suspendue pendant deux mois ou être radié s’il n’actualise pas sa situation. Le taux moyen de radiation, d’après les chiffres du Gouvernement, est de 1 % sur les dix dernières années. L’impact de la mesure proposée par Emmanuel Macron – Nicolas Sarkozy avait fait une promesse similaire en 2012 – pourrait donc être assez limité. Quant aux critères “raisonnables”, ils flottent encore. Le candidat d’En Marche n’a pour l’instant évoqué qu’un aspect financier : une fourchette salariale de 20 à 25 %.