Le ministère de l'Intérieur a rendu public l'ensemble des dépenses des élus via la réserve parlementaire. Dans le Rhône, 1.846.797 euros ont été dépensés pour soutenir des actions locales. Achat de tableaux blancs interactifs, aménagements de stades, restauration d'églises, construction de centre équestre et restauration de costume d'époque... Lyon Capitale a décortiqué les subventions de nos élus.
C'est un véritable inventaire à la Prévert auquel il faut se livrer lorsqu'on énumère les subventions faites grâce aux réserves parlementaires par nos élus du Rhône. Depuis quelques jours maintenant, le ministère de l'Intérieur a rendu publique l'utilisation de ces sommes.
Ainsi, les 134 millions d'euros dépensés en France en 2012 au titre de la réserve parlementaire, ont permis de participer au financement des associations ou des collectivités des sénateurs et députés. S'il est toujours possible de savoir en théorie à quoi a servi l'argent, l'élu qui a transmis la demande est parfois plus difficile à identifier. Les dossiers transitent parfois par un élu répartiteur pour le compte de ses collègues. C’est notamment le cas pour les présidents des deux chambres, les présidents de groupes politiques ou les élus du groupe socialiste et apparentés au Sénat.
Entre les aides provenant de l'Assemblée nationale (712 000 euros pour 41 actions), celles issues du Sénat (844 797 euros pour 42 actions) ainsi que de la réserve ministérielle (290 000 euros pour 5 actions), le Rhône a finalement bénéficié de 1.846.797 euros. Soit 1,37% de l'ensemble de la réserve parlementaire.
Pour les petites villes... et pour Lyon
Oui mais voilà, à quoi a servi cet argent ? Pour la plus grosse partie (918.997 euros) , il s'agit de financer des travaux que certaines municipalités ne peuvent ou ne souhaitent pas assumer financièrement seules, comme l'aménagement d'un parking, la construction d'un bassin d'orage, la mise en accessibilité de certaines mairies. Le sénateur Guy Fischer a ainsi signé un chèque de 35 000 euros pour une installation de collecte des eaux usées à Cenves. A l'image de la sénatrice UMP Elisabeth Lamure qui a concédé 20 000 euros pour l'aménagement de la voie d'accès au centre du "bourg" de Gleizé, les sommes sont généralement destinées à de petites voire très petites communes aux recettes fiscales réduites. Mais pas toujours.
Ainsi, Lyon a pu bénéficier de 15.000 euros pour participer à la requalification de la place Ollier, dans le 7e arrondissement. La demande d'aide a été transmise par le sénateur du Loiret, Jean-Pierre Sueur. Mais ce n'est pas la seule aide dont a bénéficié la ville. Le deuxième coup de pouce est venu cette fois-ci via la communauté urbaine de Lyon, pour la réfection de la place Valmy entre la rue des Tanneurs et la rue sergent Michel Berthet. Une aide de 20 000 euros à la demande du sénateur de Haute-Saône Jean-Pierre Michel.
Plus de sport que d'école
Mais outre ces aides d'intérêt général, il y a d'autre domaines où les députés et sénateurs sont plus prompts à mettre la main à la poche (pas réellement la leur) : le financement d'installations sportives.
35.000 euros accordés par le sénateur Guy Fischer en 2012 pour la réfection des cours de tennis de Sourcieux-les-mines ; 10 000 euros de Christophe Guilloteau pour une piste de Bicross à Sainte Consorce ; 2 000 euros pour un parcours de santé à Saint-Genis l'Argentière concédés par Elisabeth Lamure ; et une aire multisport qui sort de terre à Quincieux grâce aux 15 000 euros de Philippe Cochet. Mais dans le même domaine, il y a aussi plus surprenant. Aussi, en 2012, le Sénat a octroyé une aide de 30.000 euros pour participer à la construction d'un centre équestre sur la commune de Feyzin, dans le cadre de la création de la base de loisirs du fort.
Juste après le sport, les écoles sont également un poste important de soutien financier sur la réserve parlementaire dans le Rhône. En 2012, 244.105 euros ont été injectés dans l'éducation, soit pour des rénovations de locaux, soit pour l'équipement. Patrice Verchère par exemple a ainsi accordé 4 200 euros pour l'acquisition de tableaux blancs interactifs pour l'école de Champagne-au-Mont-d'Or.
Des églises et des costumes
Autre poste de dépense remarquable, les réfections d'églises auxquelles seuls les élus de droite et du centre participent (133.800 euros en 2012 dans le Rhône). Le plus généreux dans ce domaine est Bernard Perrut, le député maire de Villefranche-sur-Saône (40.000 euros). Les sénatrices Elisabeth Lamure et Muguette Dini ne sont pas en reste dans le domaine avec des aides respectivement de 27.000 et 14.000 euros. L'affaire des églises est donc principalement l'affaire des élus du nord du département.
Enfin, loin derrière, c'est l'aide en direction de la culture qui ferme la marche avec 58.750 euros dédiés. 8.500 euros pour le passage au numérique du cinéma de Francheville, 18 000 euros pour l'aménagement d'une bibliothèque à Saint-Bonnet-des-Bruyères...
Mais en la matière, c'est Christophe Guilloteau qui a accordé le soutien le plus atypique avec une subvention de 2750 euros pour restaurer la veste et le gilet d'un costume de postillon exposé dans une salle de la mairie du village de Duerne. Original.