La ville de Rillieux-la-Pape dispose d’une note de 6,5/10 dans notre classement des villes les mieux gérées du Grand Lyon. Un score favorable, obtenu en grande partie grâce à une prouesse : maintenir le niveau d’imposition très bas tout en augmentant les investissements.
Comment une ville parvient-elle à réduire sa dette, stabiliser les impôts et augmenter son budget de plusieurs millions ? “Avec beaucoup de volonté politique et en se déplaçant inlassablement à Paris et ailleurs pour obtenir des subventions”, répond Marc Cachard, le directeur de cabinet de Renaud Gauquelin, maire PS de la ville de Rillieux. La commune a enregistré, entre 2007 et 2012, la plus forte augmentation de budget des 12 plus grosses villes de l’agglomération (+33 %). Cette manne financière lui a permis d’investir dans plusieurs domaines, en particulier l’urbanisme. “C’est une de nos principales réussites et fiertés, explique Marc Cachard. On a par exemple fait écrouler des tours puis créé des parcs publics à la place. Le but est d’avoir moins de bâtiments et davantage d’espaces verts.”
Investir pour l’économie et l’emploi
Si le budget urbanisme est très bien doté (le plus élevé des villes de notre classement), il n’en va pas de même pour celui consacré à l’action économique. Rillieux ne dépense que 8 euros par habitant pour aider ses entreprises. Un résultat faible qui ne va pas dans le sens d'une amélioration de la courbe du chômage dans la ville, qui atteignait 16 % en 2012. Alexandre Vincendet, candidat UMP-UDI pour les municipales, critique cet état de fait, qui ne doit selon lui pas en être un : “Le maire doit assumer ses échecs. Un jeune sur quatre est au chômage, on ne peut pas laisser la situation se détériorer ainsi. Il faut investir de façon très importante pour les entreprises.”
Les dépenses au cœur du débat
Jean-Christophe Darne, adjoint aux finances depuis 2001 et également candidat pour les élections, souhaite lui aussi lancer des programmes d’investissement : “En faisant des économies sur le fonctionnement, je veux investir 40 millions d’euros sur le prochain mandat, soit 7 à 8 millions par an.” Le fils de Jacky Darne, ancien maire de la commune, porte une partie du bilan précédent puisqu’il faisait partie de l'équipe municipale de Renaud Gauquelin. Mais il critique “l'absence de décisions” du maire sortant et sa façon de gérer le budget. “Depuis deux ans, les dépenses ont plus augmenté que les recettes. En fait, le maire veut augmenter les impôts pour 2014 mais il ne souhaite pas encore le dire. Il faut avoir le courage d’annoncer ses décisions”, cingle l’adjoint aux finances.
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Le budget de Rillieux-la-Pape à la loupe
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Méthodologie
Nous avons pris les chiffres des comptes administratifs 2007 et 2012 de la commune pour calculer les évolutions. Pour obtenir la note générale de bonne gestion, nous avons établi une moyenne selon 6 critères* :
- les dépenses réelles de fonctionnement par habitant
- le produit des impositions directes par habitant
- les dépenses d'équipement brut par habitant (= les investissements)
- l'encours de la dette par habitant
- les dépenses de personnel / dépenses générales
- l’encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement
A titre d'exemple, chaque habitant de Rillieux-la-Pape doit 695 € pour rembourser la dette et rapporte à la ville 352 € au titre des taxes et impôts locaux.
Tous les critères n'apparaissent pas par souci de compréhension des tableaux. Les résultats complets des 12 principales villes de l’agglomération sont disponibles ici. Nous avons choisi de confronter ces chiffres à ceux de Décines-Charpieu, Meyzieu et Villeurbanne, en gardant Lyon comme ville-témoin.