Inaugurant hier son local de campagne lyonnais alors que la rupture est consommée avec le PS lyonnais, qui veut lui interdire notamment de retenir Farida Boudaoud sur ses listes, le président du conseil régional, Jean-Jack Queyranne, a fait sienne la devise de Jean Moulin.
Entre Gérard Collomb et Jean-Jack Queyranne, la rupture semble consommée. Le maire de Lyon a fait monter au créneau le PS lyonnais pour regretter que les listes du président du conseil régional, candidat à sa réélection en décembre prochain, accordent trop peu de place aux socialistes lyonnais, alors que la "dissidente" des dernières municipales de Décines, Farida Boudaoud, devrait elle figurer en bonne position. On a compris que le maire de Lyon se souciait surtout de la position de son épouse, Caroline, pas suffisamment haut sur la liste à ses yeux. Devant l'inflexibilité de Queyranne, Collomb a donc demandé aux Lyonnais de se retirer en bloc la semaine dernière.
C'est donc en l'absence des principaux socialistes lyonnais que Jean-Jack Queyranne a inauguré hier soir son local de campagne, quai Jean-Moulin à Lyon. Et cela n'a pas eu l'air de bien l'émouvoir. Comme si cette rupture l'avait libéré, il semble estimer qu'un conflit avec le PS – dont l'étiquette n'est pas forcément très porteuse – ne peut pas le desservir électoralement.
Jean-Jack Queyranne n'entend en tout cas pas faire machine arrière. "En arrivant dans ce local, quai Jean-Moulin, j'ai vu cette affiche de Jean Moulin avec comme devise "Savoir désobéir". Eh bien, cette formule de Jean Moulin, je l'ai faite mienne. C'est l'indépendance et la liberté d'esprit qui doivent nous animer", a-t-il lancé à une salle pleine, qui a parfaitement compris le double sens de cette référence au grand résistant.
“Pas envie de voir Laurent Wauquiez trôner à la Confluence”
Parmi les quelques Lyonnais présents, le député Pierre-Alain Muet n'est pas impressionné par le refus du maire de Lyon de faire campagne pour Jean-Jack Queyranne : "Je n'en ai rien à faire ! Je choisis en fonction de mes convictions et je n'imaginais pas une seconde ne pas être de la campagne de Jean-Jack. Et je pense que les autres y viendront. Jean-Jack a fait un travail formidable pour cette région et mérite de le poursuivre."
Yvon Deschamps est sur le même ton et tient à rappeler qu'il est un ancien premier secrétaire du PS du Rhône : "Je n'ai jamais connu une situation comme celle d'aujourd'hui. Ça discutait, mais ça n'empêchait pas l'amitié. Je suis là parce que je suis de ceux qui n'ont pas envie de voir Laurent Wauquiez trôner à la Confluence et j'espère que mes petits camarades vont le comprendre aussi. Dans un combat contre cette droite-là, on n'a pas le droit de faire des chichis."
“On est un parti, c’est pas l’Union soviétique”
Signe peut-être que l'influence de Gérard Collomb s'étiole en dehors des limites de sa commune, les socialistes grand-lyonnais sont eux venus en nombre, au premier rang desquels le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret, ou la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, très décontractée : "On est un parti, c'est pas l'Union soviétique", rigole-t-elle quand on lui fait remarquer que Gérard Collomb pourrait ne pas apprécier sa présence. Chef de file des socialistes de Vénissieux, Lotfi Ben Khelifa est même convaincu que la campagne apportera une bonne surprise : "C'est de la cuisine interne, ça n'intéresse personne. Moi je suis un militant PS, je fais campagne pour le candidat PS." Tous semblent en tout cas convaincus que le profil assez droitier de Laurent Wauquiez fera finalement revenir tous les socialistes à la raison.
“Nous avons en face une droite extrême”
Alors que la fin de son discours a été perturbée par "le happening" d'une quinzaine d'Identitaires, qui n'ont d'ailleurs pas réussi à gâcher la bonne humeur ambiante, Jean-Jack Queyranne ne s'est pas privé de se présenter comme "une cible de l'extrême droite" et un rempart contre "la droite extrême" incarnée à ses yeux par Laurent Wauquiez : "Nous avons en face une droite extrême, un candidat antisocial qui s'attaque aux bénéficiaires du RSA, un candidat antieuropéen (…) qui demande une "préférence régionale" en écho à la préférence nationale voulue par le FN." Et de fixer un objectif, pour l'instant acquis dans le sondage Ifop-Fiducial pour Lyon Capitale et Sud Radio : "Si nous sommes devant le FN au premier tour, ce sera déjà une belle victoire."
Jean Moulin ? rien que ça ! un peu d'humilité ne ferait pas de mal, à droite comme au PS. Savoir désobéïr dans le contexte de la seconde guerre mondiale et dans celui de la salade lyonnaise, ce n'est tout de même pas pareil, ni surtout les mêmes risques. Pfffttttt !
Après l'appropriation de Degaulle il s'attaque à Jean Moulin, et allez donc pourquoi se gêner , de la part d'individu dont le seul combat a été le confort d'un poste électif bien rémunéré.
Avant de s'exciter sur la 'récupération' de De Gaulle et Jean Moulin, certains feraient bien de lire l'article: 'en arrivant dans le local...' (qui se trouve quai Jean Moulin: mais peut être certains auraient voulu que pour l'occasion le quai soit rebaptisé...).
La preuve est faite : une fois délestée des 15 'alimentaires' de Collomb, dont Caroline, Sturla, et autres, qui ont abandonné le navire parce que Caro n'était pas assez bien placée, voilà la liste Queyranne qui reprend des couleurs et des chances de gagner !!! cf. http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Politique/Region-rhone-alpes/Sondage-Queyranne-revient-dans-le-match-des-regionalesOserais-je suggérer à nos 'amis' du PS d'en tirer leçon ?Les électeurs en ont marre de Collomb et de sa clique !Jusqu'ici, ils le préféraient à une Droite franchement mauvaise, mais, là, si même Wauquiez prend le dessus, c'est que le ras-le-bol est devenu trop lourd !!!
Savoir désobéir : dans la ville du'Bien vivre ensemble' c'est déjà ce que font certains et avec panache!