Alors que la gauche annonce avoir fait basculer le Sénat pour la première fois de l'histoire de la Ve République, Christiane Demontès, sénatrice PS du Rhône et maire de Saint-Fons, estime qu'il s'agit d'un échec personnel de Nicolas Sarkozy, qui aurait dû "plus écouter les sénateurs ruraux de droite sur la réforme de la fiscalité".
19h20 : Dimanche soir vers 19h, le PS annonce qu'il a conquis au moins 23 nouveaux sièges et fait basculer la majorité au Sénat. Pour Christiane Demontès, sénatrice PS du Rhône, il s'agit "d'une défaite cinglante pour Nicolas Sarkozy. Les élus ruraux ont montré qu'ils n'étaient pas d'accord avec la réforme territoriale et la réforme fiscale. Au lieu de passer en force sur ce sujet, Nicolas Sarkozy aurait mieux fait d'écouter certains sénateurs de droite." Interrogée au téléphone par Lyon Capitale, elle ne crie pourtant pas encore victoire : "Cela va être la semaine de toutes les négociations pour la droite, qui va essayer coûte que coûte de se maintenir. Quoi qu'il en soit, cette puissante poussée de la gauche est un symbole très fort et c'est de bon augure pour les échéances de 2012."
"Le ras-le-bol des élus locaux"
20h20 : Le maire de Villeurbanne, Jean-Paul Bret (PS), est le premier élu de l'agglomération à envoyer un communiqué de presse, dans lequel il s'exclame : "Quel beau dimanche ! Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, la gauche se place en très bonne position pour l'emporter au Sénat. Au moment où j'écris ces lignes, la progression est nette, même s'il reste des incertitudes quant à la victoire définitive." Ce "séisme" traduit selon lui aussi le "ras-le-bol des élus locaux" : "depuis quatre ans, que de mépris à notre égard ! Transferts de compétences sans compensation, baisse des dotations, charges supplémentaires, réforme inique des collectivités locales… les élus locaux, qui sont les électeurs de la haute assemblée, sanctionnent incontestablement l'attitude délétère de la majorité présidentielle. Pour ma part, j'espère que le Sénat nouveau fera contrepoids à l'Assemblée nationale car nous n'en pouvons plus des lois injustes qui, dans cette période de grande crise, font injure aux Français."
"Être à la hauteur des espoirs"
22h : En cette soirée "historique", la droite se fait discrète, au contraire des socialistes. Sylvie Guillaume, députée européenne, salue justement "une victoire historique" : "Ce basculement témoigne non seulement de l’exaspération des élus locaux envers la politique injuste et inefficace de Nicolas Sarkozy et de sa majorité, notamment de l’absurdité de la récente réforme territoriale" analyse-t-elle, ajoutant que cela "augure également d’un grand espoir pour les échéances présidentielles et législatives du printemps prochain. (…) C’est une nouvelle forme de cohabitation qui commence ce soir, et la nouvelle majorité du Sénat aura fort à faire. Nous avons en outre une grande responsabilité collective d’ici l’an prochain pour être à la hauteur des espoirs et de la confiance qui nous sont portés."
23h40 : Lionel Lassagne, conseiller municipal du 3e, est le premier élu UMP de la soirée à nous envoyer un communiqué, dans lequel il annonce son intention de présenter sa candidature… aux législatives de 212. Mais pas un mot sur la défaite de la droite au Sénat.
"Nous devons cette victoire à Martine Aubry"
10h31 : La maire du 1er, Nathalie Perrin-Gilbert (PS), bat de quelques minutes Gérard Collomb, pour envoyer son communiqué : "la dynamique de la victoire est belle et bien engagée" dit elle, jugeant que : "nous devons cette victoire à Martine Aubry qui, en tant que Première Secrétaire du parti, a su nous fixer ce cap politique, nous donner les moyens de l’atteindre, faisant régulièrement passer l’intérêt collectif du parti et de la Gauche avant ses propres ambitions personnelles."
"Un coup de tonnerre"
10h39 : Quelques minutes après celle qui a actuellement le don de l'agacer, Gérard Collomb réagit en soulignant que cette alternance est "un véritable coup de tonnerre" : "Il marque la déception et le désaveu de beaucoup d'élus devant les politiques menées. Il y a là bien évidemment le signe d'une opposition forte par rapport à une réforme territoriale et à des modes de financement nouveaux qui fragilisent la gestion des collectivités locales. Plus largement cela reflète l'inquiétude devant l'incapacité à prendre la dimension d'une crise financière qui risque de se traduire dans les mois qui viennent par un approfondissement de la crise économique. C'est une défiance vis à vis de la majorité actuelle, mais aussi un premier acte de confiance dans la capacité de la gauche à représenter l'espérance. Il appartient aux socialistes d'être capable d'y répondre."
"Mettre en œuvre le droit de vote des étrangers aux élections locales"
11h39 : Alors que toujours aucun élu local ne droite n'a contacté notre rédaction, la députée de Villeurbanne, Pascale Crozon, salue à son tour "une alternance historique", qui permettra à la gauche, en cas de victoire en 2012, "de mettre en œuvre les promesses toujours bloquées au Sénat, telles que le droit de vote des étrangers aux élections locales."
"L’UMP doit faire sa révolution"
15h59 : And the winner is… Denis Broliquer, maire du 2e, est le premier élu lyonnais de droite a nous envoyer un communiqué sur le passage à gauche du Sénat. Près de 24 heures après cette alternance "historique". Et encore, Broliquier n'est pas UMP mais divers-droite. Il estime d'ailleurs que "la perte du dernier bastion institutionnel UMP doit être un mal pour un bien". Et de tacler le parti présidentiel : "L’UMP doit faire sa révolution pour que la droite ait une chance de gagner en 2012. Ses leaders doivent abandonner les tactiques d’appareil pour s’intéresser aux réalités des territoires. Les dissidences qui se multiplient en France viennent de là."
16h : Le suspense est encore insoutenable pour savoir qui sera le premier élu lyonnais UMP à réagir. Depuis ce matin, Nora Berra nous a adressé trois communiqués, sur le dépistage du cancer du sein, les journées de l'Hospitalisation à domicile et le train Alzeihmer. Mais pas un mot sur le Sénat…
16h20 : Sylvie Guillaume nous fait remarquer que le titre de l'article - "Nous devons cette victoire à Martine Aubry" - est illustré par la photo de trois soutiens… à François Hollande. Oups… Pas de malice de notre part : le titre a changé toute la journée en fonction des réactions recueillies, au contraire de l'illustration (qui ne reprend que les trois premiers), mais c'est vrai qu'il était temps de le mettre à jour !
hahaha ils se sentent plus, que c'est drôle !! bel exemple d'orgasme collectif socialiste.
'Nous devons cette victoire à Martine Aubry'Soit elle croit sincèrement à ses propos. Alors là, tout est possible en matière de croyance...mdr Soit c'est un message subliminal, à son 'ami' qui l'a remis à sa place lors du dernier conseil municipal !Dans les deux cas, c'est béni oui oui au pays de candy !Seul le maire de Villeurbanne, reste pragmatique dans son commentaire et analyse. Lui ne récupère pas, ce scrutin particulier, pour prédire la victoire socialiste en 2012.La basculement du Sénat à gauche est un fait historique incontestable. Fait mécanique tiré de l'augmentation du nombre d'élu(e)s locaux de gauche. Ceux là-même qui ont voter hier, pour ces sénatoriales partielles.Ce corps électoral, à d'autres préoccupations que le citoyen lambda, qui sera invité a voter en 2012. Ils sont avant tout inquiets, des effets sur leur avenir politique, de la réforme des collectivités territoriales, mis en place par monsieur 53%.En résumé, eux aussi se battent pour sauvegarder leurs emplois.De mon point de vue, ce scrutin ne peut être utilisé pour crier victoire en 2012.
Le Parti de Gauche salue la défaite historique de la droite au sénat. Celle-ci est le résultat logique de la poussée de la gauche lors des élections locales et de l'exaspération de nombreux élus locaux face à la politique menée par Sarkozy . A ces Sénatoriales, le Front de Gauche a confirmé sa dynamique, ses candidats présentés sous sa bannière voyant une progression significative du score du seul PCF en 2004. A l'intérieur du Front de Gauche, le tout jeune parti qu'est le Parti de Gauche note avec satisfaction le score de 16,5 % atteint par ses candidats dans le Puy de Dôme et le Lot et de 11 % dans les Hautes Pyrénées. Le PG a choisi de soutenir la progression de la gauche. Pour sa part, le PS a choisi des alliances aboutissant, avec l'aide d'un mode de scrutin handicapant, à l'exclusion de notre formation du sénat. Alors que les cantonales, dernier scrutin au suffrage universel, place le Front de Gauche comme la 2ème force à gauche avec près de 11 % des suffrages, les sénateurs du Front de Gauche ne représenteront que 6 % de la prochaine haute assemblée ce qui dit bien le caractère antidémocratique de ce scrutin. Pour le Parti de Gauche, un sénat à gauche devrait dorénavant s'opposer aux politiques de la droite jusqu'aux élections de 2012 où Il appartiendra au peuple et au suffrage universel de décider d'un autre destin à notre pays. Le sénat devra alors être profondément remis en cause par une Assemblée constituante que le Parti de Gauche appelle de ses voeux.
je suis contre le droit de vote des étrangers, non pas parce qu'ils sont étrangers, mais parce que ce droit de vote donne droit à l'élection de candidats qui seront électeurs du sénat, d'autre part ne risque t on pas de se retrouver avec un imam à la tête de la commune, les institutions républicaines repose sur le vote des Français, cela doit rester ainsi, si les étrangers veulent voter qu'ils prennent la nationalité Française