L'immunité du député européen FN a été levée ce mardi par le Parlement de Strasbourg. C'est maintenant à la justice française de donner suite à la plainte déposée par la Licra en janvier 2009 pour "incitation à la haine raciale", visant des propos anti-islam tenus par le groupe FN à la Région.
Ce mardi 10 mai, le Parlement européen a levé l'immunité de Bruno Gollnisch, suite à une plainte pour "incitation à la haine raciale" déposée par la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) en novembre 2008. "Cette plainte concerne son mandat de conseiller régional donc son immunité n'avait pas lieu d'être. Les autorités françaises ont demandé sa levée afin que la plainte puisse être étudiée et que, le cas échéant, M. Gollnisch puisse être jugé", explique-t-on au Parlement européen.
En cause : un communiqué de presse publié en octobre 2008 par le groupe FN du conseil régional Rhône-Alpes indiquant que ce ne sont "pas des chrétiens qui fêtent la fin d'une période de jeûne en cassant, brûlant, caillassant". A l'époque, Bruno Gollnisch avait refusé de répondre à la convocation des enquêteurs, arguant de son immunité parlementaire.
Voté à "une majorité écrasante"
L'élu voit dans la décision de l'institution européenne "une petite mesquinerie dont ce Parlement est coutumier." Selon lui, "il maintient l'immunité de députés de gauche ou de la majorité même quand il s'agit de forbans, bandits et autres crapules. Et il ne protège pas l'expression d'un parlementaire que ses adversaires politiques au pouvoir, donc contrôlant le Parquet et certaines associations, attaquent."
Alain Jakubowicz, président national de la Licra assure que l'association "est libre politiquement. D'ailleurs, à droite on nous considère de gauche et à gauche on nous considère de droite". Il se félicite que la décision du Parlement européen ait été prise à "une majorité écrasante de 511 voix pour 632 votants".
"Un Parlement minable"
Bruno Gollnisch lui a "la certitude d'être visé par un Parlement minable composé majoritairement de minables. Je vais l'attaquer devant la Cour de justice du Luxembourg et je vais faire le procès de la Licra, organisation stipendiaire dont l'action s'exerce à l'encontre de la liberté d'expression." Alain Jakubowicz répond que "dans un état de droit la liberté d'expression est réglée par la loi et pas par M. Gollnisch ou par le FN. Dans cette affaire, nous sommes parfaitement dans notre rôle".
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