etienne tete © tim douet
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Tête chef de file des écolos : les risques de l'autonomie

En choisissant Étienne Tête pour porter, avec Émeline Baume, leur liste aux municipales de 2014, les militants d’Europe Écologie-Les Verts ont fait le choix de l’autonomie.

Des trois candidats hommes en lice, les militants ont retenu samedi dernier le plus remonté à l’égard de Gérard Collomb. Difficile d’imaginer dès lors qu’Europe Écologie se désiste au profit de Gérard Collomb avant le premier tour. Une assurance que n’apportaient pas ses concurrents. Bruno Charles, vice-président du Grand Lyon, ne cachait pas son désaccord avec les velléités indépendantistes des écologistes. Pierre Hémon clamait son désir d’émancipation sans parvenir à faire oublier qu’en 2007 il avait fait de même... avant de rallier Gérard Collomb, à quelques mois de l’élection. “Pierre Hémon n’aurait été autonome que jusqu’en janvier”, s’amuse Étienne Tête.

Une liste anti-Collomb de gauche ?

L’élu écologiste, qui s’est spécialisé dans les guérillas juridiques, doit désormais arriver à donner corps au rêve d’Europe Écologie de fédérer les déçus de Gérard Collomb. Lors de son investiture, tous ses possibles partenaires étaient présents : Nathalie Perrin-Gilbert, le centriste Éric Lafond, ainsi que des cadres du Parti de gauche. Le pari de l’autonomie n’aura de sens qu’avec eux. Étienne Tête leur apporte la garantie de cogner fort et de ne pas renoncer. “Le système Collomb obéit aux mêmes mécanismes que le système Frêche. Ce n’est pas un hasard si Gérard Collomb est allé le soutenir, en 2010. Ils font de la politique de la même manière : en utilisant des réseaux et le clientélisme”, décrit Étienne Tête pour justifier l’envie des écologistes de prendre leur indépendance.
... mais en redoutent toujours le prix.

Le risque d'un scénario à la grenobloise

En choisissant Étienne Tête, les militants écologistes affirment une indépendance qui pourrait leur coûter cher électoralement. Difficile d’imaginer Gérard Collomb tendre la main à son ancien adjoint, d’autant qu’il devrait être accompagné de Nathalie Perrin-Gilbert. “Mes détracteurs disaient que, si je conduisais la liste, Gérard Collomb refuserait toute alliance, qu’il opterait pour un scénario à la grenobloise (où le maire sortant a refusé la fusion des listes PS et Verts entre les deux tours, ndlr). Mais tout dépendra de notre résultat. Si l’on arrive à se maintenir au second tour dans les 1er, 3e, 4e et 7e, il n’aura pas le choix”, avance Étienne Tête. Ses camarades élus acceptent avec moins de sérénité l’hypothèse de se voir rayer du paysage politique lyonnais en cas de résultats en dessous des 10 % au premier tour. “Je ne veux pas crier dans le désert, même si l’idée est séduisante. Nous ne sommes pas là pour nous défouler mais pour changer notre ville”, admet Émeline Baume. “Crier Vive la liberté ne sert à rien, mais c’est extra. J’y vois une certaine grandeur. Les convictions doivent être supérieures à la tactique politique”, répond Étienne Tête.

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