Thierry Mandon (PS) : “La vie publique est en lambeaux”

Au micro de Sud Radio, le député PS de l’Essone revient sur le contexte politique difficile de ces derniers jours, des élections européennes à l’intervention télévisée du chef de l’État, en passant par les remous à l’UMP avec l’affaire Bygmalion.

Invité ce mardi matin de Sud Radio, le député socialiste de l’Essonne Thierry Mandon est revenu sur la profonde crise politique que traverse la France. Selon lui, le pays est en situation "difficile d’un point de vue économique et social". "Les heures qu’on vit sont terriblement inquiétantes pour les institutions ; notre système démocratique est une société qui a besoin de la chose publique et de la vie publique et qui observe pourtant qu’elle se décompose sous ses yeux", relève l’élu, qui estime que "la vie publique est en lambeaux".

"La gauche mène une politique sans résultat depuis deux ans. La droite se décompose mais le Front national, dont il y aurait beaucoup à dire, tapi dans l’ombre, espère remporter la mise." Et de trancher : "Ce sont les années 1930 qui renaissent sous nos yeux. Si le ressaisissement n'est pas très profond, c'est la République qui est menacée, je le crains."

“L’impunité ne peut pas exister en politique”

Au sujet des affaires de l’UMP, le député socialiste souhaite simplement que le parti d’opposition retrouve "une crédibilité d'organisation. Mais qui sera à sa tête, ça m'est égal". Il appelle toutefois à ce que Jean-François Copé comme Nicolas Sarkozy répondent à la justice pénale. "L’impunité ne peut pas exister en politique", lance-t-il, s’étonnant que "Sarkozy n'est jamais au courant de rien, et comme par hasard il y a toujours un complot contre lui".

Suite à l’intervention du chef de l’Etat lundi soir à la télévision, Thierry Mandon juge que François Hollande a "absolument raison de se battre pour le projet européen". Il voit même dans l'effet de l’élection de dimanche "une opportunité pour reconstruire l'Europe".

Hollande doit se libérer de sa promesse de ne pas rencontrer les parlementaires

Mais le président a-t-il raison de maintenir sa politique ? "La gauche au pouvoir mène une politique en laquelle elle croit (…) Le cap que nous tenons ne produit des résultats qu'à moyen ou long terme, ce qui peut être un problème (…) On perd du temps, et ce temps perdu nourrit la défiance." Pour avancer rapidement, il faudra donc, selon Thierry Mandon, "faire un bilan très précis des mesures déjà prises et relancer des réformes qui peuvent changer les choses". Parmi les priorités, l’élu d’Essonne estime qu’il faut "relancer la construction de logements" et organiser des "états généraux de la fonction publique".

Thierry Mandon appelle également le président à venir à la rencontre de "ses grognards, de ses troupes". "Il y a des élus qui viennent de se prendre deux gigantesques raclées (…) Il faut que François Hollande se libère de sa promesse de ne pas rencontrer les parlementaires."

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