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©Etienne Bouy)

UMP : Lyon se désolidarise de Paris pour ses primaires

Lundi matin lors de son bureau politique, la fédération UMP du Rhône devrait entériner des primaires sur un mode d'organisation différents de Paris. Des bureaux de vote se substitueront au scrutin électronique pour des raisons de coût et dans l'espoir d'une participation plus conséquente.

Devant l'absence de volonté de l'un des cinq candidats UMP de se destituer au profit d'un de leurs concurrents, la fédération UMP du Rhône a choisi il y a deux semaines de se lancer dans des primaires. Un choix salué presque unanimement pour son côté novateur et démocratique mais que les candidats, eux mêmes, jugeaient à risques. Le scénario reposait, en effet, jusqu'à ces derniers jours sur le modèle parisien. Pour participer au scrutin, un votant devait préalablement s'enregistrer sur internet et payer trois euros. Ce système excluait de fait tout vote spontané d'un citoyen désirant participer le jour du vote.

Une solution plus réaliste

À Lyon, aucun des cinq candidats, Nora Berra, Myriam Pleynard, Georges Fenech, Michel Havard et Emmanuel Hamelin, n'était emballé par ce vote électronique. Pour des raisons économiques d'abord. "Le vote électronique coûte très cher. On évoquait une somme de 45 000 euros à laquelle il fallait ajouter les frais de campagne de chaque candidat. Ça commençait à faire beaucoup", note l'entourage de l'un des cinq candidats. À trois euros le bulletin de vote, les primaires UMP lyonnaises auraient dû pour rentrer dans leurs frais réunir 15 000 votants. Un collège que même les candidats les plus optimistes n'osent espérer. Les plus réalistes estiment que 3 000 votants constitueraient une "réussite populaire". "Les lyonnais auront plus de facilités avec un vote classique qu'avec le système électronique où il faut payer trois euros d'avance. Nous prenions le risque d'une participation faible. Avec notre mode de scrutin, nous aurons un potentiel de mobilisation plus fort", constate un candidat. Le vote "réel" aura donc lieu le 2 juin pour le premier et le 9 juin si un second tour devait être nécessaire. Quant à la participation financière au scrutin, elle devrait être laissée à l'appréciation de chaque votant. Le PS, lors de ses primaires pour les présidentielles de 2012, était sorti gagnant financièrement d'une opération où les participants avaient souvent donné plus que l'euro symbolique prévu.

Des cafés en guise de bureau de vote

Si l'idée est arrêtée, le lieu du scrutin est encore flou. Le principe d'un bureau de vote par arrondissement est arrêté. Les participants à cette primaire souhaiteraient "réquisitionner" les mairies d'arrondissement mais cette démarche remet leur sort entre les mains de Gérard Collomb. "Le conseil municipal doit voter une délibération pour nous mettre les mairies à disposition mais elle ne pourra pas être adoptée avant la mi mai. Si elle ne passe pas, nous n'aurons plus de délai pour nous retourner. Surtout que nous devrons informer longtemps à l'avance les gens qui voudraient y participer sur les modalités et les lieux de vote", prévient un candidat. Le plan B pourrait amener l'UMP à s'appuyer sur les permanences des parlementaires et des cafés dans les arrondissements où l'UMP ne dispose pas de bureaux.

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