L'ancien socialiste, qui vient de fonder la 'Gauche Moderne', a accordé un entretien à lyoncapitale.fr
Vous venez d'apporter votre soutien à Dominique Perben (UMP), contre Gérard Collomb, dont vous étiez pourtant assez proche...
Je ne vais pas à Lyon contre Gérard Collomb, qui est un vieil ami et ne représente certainement pas l'aile la plus archaïque du PS. Je viens surtout soutenir les candidats gauche moderne qui sont alliés de candidats de la majorité à Lyon, Saint-Etienne, Caluire ou Villeurbanne. À Mulhouse, le PS présente une liste contre moi. On ne m'a pas laissé ma chance. On aurait pu imaginer que le PS tolère cette ouverture et laisse les socialistes locaux faire alliance avec moi... Ce n'est pas le cas. J'ai gardé des amis au PS, mais j'irai par exemple aussi à Strasbourg soutenir Mme Keller, alors que le maire est un vieil ami...
À contre cœur ?
Ce n'est pas ce que je vous ai dit. Je suis dans une démarche politique, une démarche de loyauté avec mes alliés.
Pourquoi n'adoptez vous pas la position du Modem, qui est de soutenir en fonction des problématiques locales, des candidats de gauche ou de droite ?
La position Modem, c'est de jouer la carte de l'échec de la politique du Président. Moi j'ai accepté de soutenir ce gouvernement pour réussir les réformes. C'est une position très différente, même si je respecte celle du Modem.
Que connaissez vous de Dominique Perben ?
J'ai fait quatre mandats à l'Assemblée nationale, je connais beaucoup de monde. J'ai pu travailler avec lui notamment sur la question des transports...
Ferait-il un meilleur maire que Collomb ?
Je ne me permettrai pas de me prononcer de la sorte. Ce que je peux vous dire c'est que Perben a un certain nombre de qualités, une capacité de porter une vision et d'incarner une dimension internationale et nationale de Lyon. Dans cette campagne, mon propos sera de dire le bien que je pense de Perben, et surtout pas de dire du mal de Collomb.
Finalement vous adoptez une position très nationale... Les municipales ne sont-elles pas un enjeu avant tout local ?
C'est une très bonne question. C'est d'abord un enjeu local. C'est comme ça que j'aborde ces municipales dans ma ville. Et en même temps, je suis le bon exemple de l'influence positive du national sur le local. Il n'y a jamais eu autant d'ouverture localement, que depuis que le Président l'a pratiquée nationalement. Le débat politique national joue un rôle, mais au moment de voter les citoyens privilégieront le local.
Ne craignez vous pas un vote sanction contre le gouvernement ?
L'avenir le dira. Ceux qui jouent cette carte devraient se méfier de l'effet boomerang... Ce qui s'est passé en 2004 aux régionales, n'a pas vocation à se reproduire. Je me souviens que les bons esprits du PS disaient qu'en 2007, quel que soit le candidat, le PS l'emporterait parce qu'il y a toujours eu alternance depuis 1978... Ce genre de règle est fait pour changer un jour. La règle du vote sanction, ça peut se retourner...
Que porteront les candidats "Gauche Moderne" aux municipales ?
Nous avons rédigé une charte qui insiste sur des valeurs de gauche qui doivent trouver leur place dans l'action municipale : le lien entre économique et social, le respect d'un certain nombre de valeurs, l'importance du service public, même modernisé...
On sent que votre démarche est douloureuse...
Non, ce n'est pas douloureux, c'est très agréable. Ce qui est très douloureux, c'est l'archaïsme et le sectarisme du PS, qui m'ont obligé, pour rester fidèle à mes valeurs, à quitter une famille politique à laquelle j'ai été fidèle pendant 34 ans. Pour le reste, j'assume avec beaucoup d'enthousiasme le choix d'accompagner le lancement de Gauche Moderne.
Espérez vous beaucoup d'élus ?
Je suis incapable de quantifier. Ça dépendra des votes. À Lyon, nous en aurons de manière probable dans les conseils d'arrondissement. Et plus si les résultats sont favorables.
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