Maire novice de Villeurbanne depuis 2020, Cédric Van Styvendael revient sur son mandat et sa lutte contre le trafic de drogue au Tonkin. Il glisse aussi entre les lignes ses préconisations pour des inflexions à la Métropole de Lyon.
Lyon Capitale : Vous avez découvert la chose publique en 2020 en étant élu maire de Villeurbanne. Pensez-vous que le politique peut encore changer la vie des gens, au moins localement, ce dont doutent de plus en plus de Français ?
Cédric Van Styvendael : Le mandat de maire est certainement l’un des plus beaux. On ne peut pas tout changer, la fonction apprend aussi l’humilité, mais, au bout de cinq ans, j’ai vu qu’être maire permet de faire des choses. On ne fait rien seul. Nous avons besoin de l’administration, des services, de l’équipe municipale, des habitants, des associations pour faire bouger les choses. J’ai eu des moments de doute mais aujourd’hui, j’ai l’impression qu’avec notre équipe, nous n’avons pas perdu notre temps dans un moment où tout le monde théorise l’impuissance du politique.
À quels moments avez-vous eu des doutes ou ressenti une forme d’impuissance ?
La sécurité occupe 50 % de mon temps. Pendant quatre ans, j’ai rencontré des collectifs, demandé des renforts de police et le trafic de drogue prospérait. Le ministère de l’Intérieur n’accédait pas à notre demande, les habitants étaient inquiets et il y a eu une nouvelle fusillade. Je me suis interrogé : est-ce que je n’aurais pas mieux fait de dire que la sécurité n’était pas de mon ressort et dépendait de l’État ? Aujourd’hui, je ne le regrette pas et pas simplement parce que nous avons obtenu une brigade spécialisée de terrain avec douze agents. Il y a encore de la colère et de la peur chez les habitants mais ceux qui sont de bonne foi reconnaissent que l’on s’est mobilisé, que nous avons des résultats même si ce n’est pas encore satisfaisant.
Il vous reste 86 % de l'article à lire.
Article réservé à nos abonnés.