Vaulx-en-Velin est-elle bien gérée ?

Des dépenses de fonctionnement considérables, une dette par habitant déjà très élevée et qui a encore augmenté, un chômage deux fois supérieur à la moyenne nationale : la ville de Vaulx-en-Velin n’affiche pas une belle santé économique. Mais elle a le mérite d’investir énormément, surtout pour ses jeunes.

Des 12 plus grandes villes de l’agglomération, Vaulx-en-Velin est celle qui obtient la plus faible note de notre palmarès de bonne gestion : 3,5/10. Malgré nos sollicitations pour s’exprimer sur le sujet, le maire n’a pas donné suite à nos appels.

Le mauvais bilan de la commune s’explique notamment par le niveau impressionnant des dépenses. En 2012, la ville dirigée par Bernard Genin (PC) déboursait par exemple 1 602 euros par habitant en frais de fonctionnement, quand une ville comme Caluire-et-Cuire en acquittait quasiment deux fois moins (892 euros). Un chiffre en partie dû à la part importante des frais de personnel dans les dépenses générales (61 %). Le candidat UMP à la mairie, Philippe Moine, déplore cette situation : “Les différentes enquêtes démontrent depuis des années que la politique de gestion est mauvaise. 1 200 personnes sont embauchées à la mairie alors que Caluire en emploie deux fois moins, avec un nombre d’habitants pourtant similaire. On embauche parce que ça fait plaisir à certains mais, être nombreux, ce n’est pas être plus efficace. Il faut donc rationaliser les dépenses si on veut s’en sortir.” Hélène Geoffroy, la candidate PS, dénonce également un problème de gestion : “La ville emploie une ATSEM par classe de maternelle alors que certaines villes n’en ont qu’une pour deux ou trois classes.” La députée socialiste, loin de regretter ce ratio élevé, souhaiterait cependant que “les investissements soient mieux gérés dans d’autres secteurs et qu’ils servent par exemple à rénover les écoles ou à en construire de nouvelles”. Mais la ville n’est actuellement pas en mesure d’investir : les taxes ont déjà augmenté de 25 % sur la période 2007-2012 et la dette atteint désormais 1 475 euros par habitant. “La ville est en situation de quasi-banqueroute, soupire le candidat Philippe Moine. Il ne faut plus mentir et enfin commencer à faire bouger les choses.”

Avec un chômage qui culmine à 20 %, la ville de Vaulx-en-Velin tente de trouver des solutions à sa mauvaise situation économique. Elle s’emploie ainsi à investir dans les actions économiques. Son budget de 31 euros par habitant, alloué à l’aide aux entreprises, est le plus élevé des 12 villes de notre classement.

Une ville qui redistribue beaucoup, surtout vers les jeunes

La municipalité vaudaise, de couleur communiste, engage une grosse partie de ses ressources dans le sport et la jeunesse. Elle est même la plus dépensière en la matière : ce poste budgétaire a connu une augmentation de 26 % entre 2007 et 2012 et atteint désormais 260 euros par habitant, soit 104 points de plus que la seconde ville, Saint-Priest (156 euros par habitant). Vaulx-en-Velin donne ainsi la priorité à ses clubs sportifs et les subventionne beaucoup, de façon que les jeunes déboursent peu d’argent pour une licence. Sur ce point, Hélène Geoffroy critique néanmoins l’état actuel des infrastructures sportives : “La ville donne beaucoup aux clubs, mais les équipements restent finalement vétustes, il faut pouvoir les rénover.”

Concernant l’éducation, avec un budget de 1 340 euros par enfant de moins de 15 ans, la ville assume définitivement son engagement pour la jeunesse. C’est, ici encore, la somme la plus élevée et celle qui a connu la plus forte hausse (+19 %) de toutes les villes de notre classement. La culture est également mise à l’honneur puisque, dans ce secteur aussi, Vaulx-en-Velin est la ville qui dépense le plus, juste après Lyon. Enfin, fait rare pour une municipalité communiste, la sécurité représente un budget de 39 euros par habitant. Un chiffre élevé qui s’explique par le nombre important de faits délictueux dans la commune (92 pour 1 000 habitants, ratio le plus important des villes de notre classement).

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Le budget de Vaulx-en-Velin à la loupe

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Pour contacter la rédaction : municipales@lyoncapitale.fr

Méthodologie

Nous avons pris les chiffres des comptes administratifs 2007 et 2012 de la commune pour calculer les évolutions. Pour obtenir la note générale de bonne gestion, nous avons établi une moyenne selon 6 critères* :

• les dépenses réelles de fonctionnement par habitant
• le produit des impositions directes par habitant
• les dépenses d'équipement brut par habitant (= les investissements)
• l'encours de la dette par habitant
• les dépenses de personnel / dépenses générales
• l’encours de la dette / recettes réelles de fonctionnement

A titre d'exemple, chaque habitant de Vaulx-en-Velin doit 1 475 € pour rembourser la dette et rapporte à la ville 541 € au titre des taxes et impôts locaux.

Tous les critères n'apparaissent pas par souci de compréhension des tableaux. Les résultats complets des 12 principales villes de l’agglomération sont disponibles dans le numéro de janvier 2014 de Lyon Capitale. Nous avons choisi de confronter ces chiffres à ceux de Saint-Priest, Caluire-et-Cuire et Bron, en gardant Lyon comme ville-témoin.