Vent debout contre la réforme des collectivités

Les élues lyonnaises, réunies au sein la bien nommée association “Les Lyonnes“ montent au créneau contre la réforme des collectivités territoriales. Celle-ci prévoit de réformer les institutions locales en 2014. Elle signe surtout la fin de la parité en politique locale. Inadmissible pour les élues lyonnaises.

Dix ans d'existence et déjà remise en question, la mention selon laquelle “la loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives...“, ajoutée à l'article 1 de la Constitution française en 1999. Demain, cette mention pourrait faire long feu. C'est ce que dénonce sept élues lyonnaises réunies au sein de l'association “Les Lyonnes“, fondée en 2001 pour promouvoir la parité. Les conseillères régionales Sabiha Ahmine (PCF), Hélène Blanchard (Verts), Fabienne Lévy (Parti radical) et Anne-sophie Condemine (MoDem), la député Pascale Crozon (PS), la sénatrice du Rhône Christiane Demontès (PS) et la conseillère générale Najat Vallaud-Belkacem (PS) sont apparues unies face à la presse, il y a déjà sept jours, pour lancer une grande mobilisation générale contre le projet de réforme des collectivités territoriales.

Celui-ci prévoit en effet d'instituer un nouveau type d'élus dans chaque département en 2014 : les conseillers territoriaux, qui remplaceront à la fois les conseillers régionaux et les conseillers généraux actuels. Le projet de loi passera devant le Sénat le 15 décembre. Et le mode de désignation des nouveaux élus fait déjà débat. Il prévoit en effet d'élire 80 % des futurs conseillers territoriaux sans contrainte de parité, ce qui ferait chuter à 19 % la part des femmes élues au conseil territorial, contre 47% actuellement au conseil régional, en moyenne en France.

Mobilisation générale, sauf à droite

Des communistes au Modem, les élues lyonnaises se sont donc mobilisées contre ce projet de loi ale 20 novembre. Seules les élues UMP brillaient par leur absence, au lancement de l'opération. “Nous sommes quelques unes à avoir bénéficié de la parité ici, cette loi qui renvoie les femmes dans les conseils municipaux est un mauvais coup“, résume la sénatrice Christiane Démontès. “Comment un homme politique peut-il penser à mettre en place une loi qui va exclure la moitié de la population?“, s'interroge Anne-Sophie Condemine, conseillère régionale.

Plus technique, Najat Vallaud Belkacem, qui a réussi l'exploit de se faire élire au Conseil général l'année dernière, instance non soumise à la parité, précise : “avec le scrutin uninominal que je connais, on a en moyenne une présence de 12% de femmes dans les conseils généraux. Vous voyez où l'on veut nous emmener ... “, s'inquiète-t-elle. Pour finir, Sabiha Ahmine, conseillère régionale communiste, rappelle qu'en 1998, avant la loi sur la parité, les conseils régionaux comptaient “27,8 % de femmes en moyenne, contre 47,8% aujourd'hui“. Preuve que la loi sert à quelque chose. Les LYonnes entendent bien le démontrer avant le 15 décembre. Elles s'activent actuellement dans les réseaux politiques régionaux pour faire échouer la réforme.

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