Le Conseil Municipal a été le théâtre d'un nouvel acte concernant la Villa Gillet hier. L'UDI, Les Républicains et Europe écologie - Les Verts se sont opposés à la convention-cadre entre la ville de Lyon et l'association.
La Villa Gillet continue de faire débat au Conseil Municipal de Lyon. Les élus municipaux lyonnais devaient statuer hier sur le contenu d'une convention-cadre indiquant le montant d'une subvention de 221 000 € pour la Villa Gillet, ainsi que les lignes directrices à suivre pour l'association et son encadrement. Un budget centré sur les Assises internationales du Roman a précisé Georges Képénékian, le rapporteur du dossier. "Cette année est une année de réforme et de réflexion pour l'association et son projet. Des réformes sur son fonctionnement associatif, ainsi qu'un travail de régularité des statuts de l'association et de précision des délégations de pouvoir dont bénéficie le directeur actuel." La ville a revu le dispositif de mise à disposition du bâtiment pour mettre en place un loyer ainsi qu'un dispositif de contrôle avec la création d'une commission de suivi qui devrait se tenir une fois par an et devrait observer des critères d'évaluation. Des décisions qui n'ont pas convaincu les groupes politiques qui avaient déjà dénoncé les dysfonctionnements de l'association le mois dernier.
"Un flou artistique"
"On nous demande de voter un budget identique à celui de l'année précédente comme s'il n'y avait eu aucun souci particulier à la Villa" proteste Fabienne Levy, conseillère UDI, avant de tacler la majorité d'un ironique "quel signe fort de remise en question". Fabienne Levy regrette aussi de ne pas savoir ce que la ville va financer avec cette convention-cadre. "On ne sait pas si on va financer des salaires, l'électricité, la peinture, les Assises internationales du Roman ou encore des actions sur les jeunes publics, c'est un flou artistique". La conseillère UDI critique l'absence de prise en compte de sa demande du mois dernier à ce que soit créé un comité de suivi constitué des différents groupes politiques lyonnais. "Nous ne voterons pas ce rapport pour ces deux raisons très simples" conclut-elle.
Laurence Balas, conseillère municipale Les Républicains, est allée dans le sens de Fabienne Levy concernant"l'imprécision générale de la convention". Elle critique notamment l'absence du montant du loyer que devrait payer l'association, les informations fournies datant de 2011. Elle demande comment il est possible de mesurer des critères d'évaluations tels que "l'innovation des propositions pour sensibiliser le jeune public à la littérature et au débat d'idée" ou encore "la place des femmes dans les échanges et débats". Son groupe ne votera pas en faveur d'une convention "qui n'est ni de nature à aider l'association ni à mieux contrôler l'utilisation des fonds publics", proposant la création "d'une trajectoire budgétaire précise sur plusieurs années" a terminé la conseillère LR.
"Les mauvais élèves sont récompensés"
Étienne Tête, l'élu Europe écologie -- Les Verts dernier à prendre la parole, ne s'est pas éternisé contrairement au mois dernier. Il a tout de même remis en cause l'utilité d'un "comité de suivis s'il ne se réunit qu'une fois par an", suggérant plutôt une réunion trimestrielle. "Un problème majeur de gouvernance qu'il faut mettre à plat à la fois pour la gouvernance et pour les personnes qui dirigent l'association." L'élu EELV a regretté le montant de la subvention accordée à la Villa "alors qu'il y a des restrictions pour d'autres activités culturelles, on a l'impression que les mauvais élèves sont récompensés."
Georges Képénékian a encore du pain sur la planche pour satisfaire tous les partis dans ce dossier, quitte "à se lever plus tôt ou à s'y mettre à plusieurs" comme il l'a ironisé juste après.
La Villa Gillet est l’exemple même d'un triangle infernal de dépenses publiques : - Une association donc le statut l’exonère de comptes financiers équilibrés et lui permet d'être financer totalement par les impôts des français et/ou lyonnais. - Une collectivité locale qui place ses amis dans l'association et lui confère des rentes profitables. Souvenons nous du montant de la rémunération de son directeur ... - Une galaxie de prestataires qui pratiquent des contrats au montant exorbitants. La culture est bibroné aux dépenses publiques. Pourquoi la Culture ne pourrait-elle pas rimer avec succès populaire sans subventions ? Victor Hugo, Picasso et bien d'autre n'ont jamais été subventionnés et pourtant ils ont connus succès et rentabilité.