Derrière les discussions sur la constitution de l'équipe d'adjoints de Gérard Collomb se livre la bataille des groupes. Les élus de la société civile et des partis de la gauche plurielle s'activent pour se fédérer et exister pendant six ans. Et certains en profitent pour tenter de se créer une écurie pour 2020.
À 72 heures de l'annonce de l'exécutif de la future majorité de Gérard Collomb à la Ville de Lyon, se joue une bataille tout aussi féroce sur la constitution des groupes politiques à gauche. À la différence du mandat précédent, Gérard Collomb souhaiterait réduire le nombre de groupes de sa majorité. Ils sont actuellement 8. "Loïc Rousseau (le directeur de cabinet de Gérard Collomb, ndlr) fait passer le message qu'il n'en veut que trois en plus du PS", glisse un acteur de ce jeu d'arrière coulisses. De fait, le nombre de groupes devrait être plus conséquent. Les écolos devraient former le leur. Les Gaec et communistes se sont déjà entendus pour fusionner.
Une rivalité Brumm, Rudigoz et Braillard
La bataille la plus féroce concerne une dizaine d'élus de partis satellites ou piochés dans la société civile. Actuellement, trois personnalités tenteraient de former leur propre groupe : Thierry Braillard (PRG), Richard Brumm (adjoint aux finances) et Thomas Rudigoz (le nouveau maire du 5e, centriste transfuge du MoDem). Chacun de ses élus multiplie depuis une dizaine de jours les rendez-vous. D'après nos informations, Richard Brumm aurait le soutien d'Anne-Sophie Condemine dont il est proche, d'Elvire Servien, de Carole Burillon. Thomas Rudigoz devrait se constituer un groupe avec des colistiers du 5e en noyau dur : Jean-Dominique Durand, Céline Faurie-Gauthier. Il pourrait aussi s'arroger l'appui de Blandine Reynaud et des écolos pro-Collomb Alain Giordano et Françoise Rivoire. Thierry Braillard s'entourerait lui de Sandrine Frih, sa collègue du PRG et de Yann Cucherat, qui devrait le remplacer comme adjoint aux sports.
Ils s'arrachent tous Bouzerda
Une petite poignée d'élus sont au centre de toutes les attentions : Fouzya Bouzerda, Ali Kismoune, Gérard Claisse, Louis Pelaez et Myriam Picot. Cette dernière pourrait toutefois siéger dans le groupe socialiste. Fouzya Bouzerda la transfuge du centre-droit est au cœur de toutes les sollicitations. Les trois groupes se l'arrachent.
2020 commence maintenant
Derrière ces manœuvres d'arrière cuisine, c'est aussi la question de 2020, la probable succession à Gérard Collomb qui se joue. Un groupe à la Ville de Lyon offre une tribune aux élus pour donner leur propre vision de la politique municipale. Pour leurs présidents, c'est aussi l'assurance de fédérer un noyau dur autour d'eux. Thomas Rudigoz, auréolé du statut de tombeur de Michel Havard, et Thierry Braillard, député lui aussi vainqueur d'un duel avec le leader de la droite lyonnaise, peuvent légitimement prétendre au statut de successeur de Gérard Collomb, s'il décidait de ne pas briguer un quatrième mandat en mars 2020. Pour rivaliser face à David Kimelfeld, l'un des noms qui revient le plus souvent et patron du PS local, Thierry Braillard et Thomas Rudiogz doivent prouver qu'ils existent. Pour eux, monter un groupe politique est un premier pas, une manière de se placer. Quant aux élus courtisés, ils ont aussi en tête cette dimension. "Aller dans un groupe qui n'est pas celui du PS, c'est un moyen de peser sur qui pourrait succéder à Gérard Collomb. C'est l'assurance de pouvoir exister pendant six ans", nous explique une élue. Un luxe que n'ont pas les élus socialistes. Être dans un groupe offre, en effet, la possibilité de prendre la parole à chaque conseil municipal.
Les élections à peine finies à Lyon que déjà on parle de 2020. Il me semble avoir lu, la semaine dernière que Monsieur COLLOMB se présenterait bien en 2020. Donc tous ces élus se 'battent' pour nada... Et quand allons-nous parler des Lyonnais, lyonnais qui paient toujours plus cher leurs impôts locaux, leurs loyers, etc...