Le budget primitif 2015 a été adopté ce lundi par le conseil municipal de la Ville de Lyon. Prévoyant hausses d’impôts et baisses de dépenses, il a suscité les critiques de toute l’opposition.
Le conseil municipal de la Ville de Lyon a adopté ce lundi le budget primitif 2015. Au menu, 3,6 millions de baisses de dépenses par rapport à 2014 et tout autant de hausses d’impôts. En partie provoquée par la baisse des dotations de l’Etat aux collectivités, la cure de rigueur a entraîné les protestations des différentes franges de l’opposition.
Laurence Balas (UMP) avait, dès le débat sur le rapport de la chambre régionale des comptes, lancé les hostilités, fustigeant les hausses d’impôts affectant à la fois Lyon et la métropole : "Avant, nous avions le deuxième effet Kiss Cool. À Lyon, nous avons le deuxième effet Collomb-Brumm, c’est un peu plus amer à avaler."
“Coup de bambou fiscal”
Son collègue Michel Havard (UMP) a pris le relais. S’adressant au maire de Lyon, Gérard Collomb, il a critiqué une "fuite en avant" : "Vous choisissez le chemin de la facilité : hausse d’impôts, hausse de redevances, hausse des tarifs usagers et hausse de la dette. C’est une politique très socialiste que vous menez. (…) Quant au millefeuille administratif lyonnais, il n’y a pas d’évolution. C’est finalement le matraquage fiscal et financier des Lyonnais qui reste la clé de voûte de votre stratégie financière."
Denis Broliquier (UDI) n’a pas hésité à parler de "coup de bambou fiscal, fidèle aux habitudes". "La hausse d’impôts n’est ni souhaitable ni raisonnable, a estimé le maire du 2e arrondissement de Lyon. La ville devrait s’engager dans une logique de réduction sensible de ses dépenses (…), chercher de nouvelles organisations pour faire mieux avec moins."
Les Verts votent le budget
Christophe Boudot (FN) a annoncé l’entrée dans "l’ère de la contrainte et des vaches maigres". "Fidèles à vos habitudes, vous vous ruez sur le levier fiscal (…) et l’effort porte avant tout sur les ménages et les entreprises, a-t-il ajouté. Le budget 2015 fait payer aux Lyonnais le prix de votre idéologie de dépense."
L’opposition de gauche s’est également montrée critique vis-à-vis de ce budget. Si les Verts ont remis en cause certaines dispositions, ils ont finalement voté le projet, saluant le fait que "le transfert de la Maison de la danse ne se ferait pas". Nathalie Perrin-Gilbert et son groupe “Lyon citoyenne et solidaire” ont quant à eux refusé le budget : "On a quelques indices sur les choix à venir de la municipalité : politique d’image, politique plus sécuritaire que préventive."
Manque de visibilité sur l’investissement
L’opposition municipale a également critiqué l’absence de plan pluriannuel d’investissement (PPI), toujours en cours d’élaboration. "C’est aberrant, c’est inacceptable pour une municipalité sortante, a jugé Denis Broliquier. On n’a pas l’information nécessaire pour débattre." "Comment voter des hausses d’impôts sans avoir de garanties sur ce à quoi ces hausses serviront", s’est quant à elle interrogée Nathalie Perrin-Gilbert.
Face à ces attaques, Gérard Collomb s’est montré plutôt offensif : "Si on comparait l’Etat et Lyon, il n’y aurait pas photo. François-Noël Buffet [le maire UMP d’Oullins, NdlR] lui-même a augmenté les impôts, car il n’est pas dans les "y a qu’à" ou "faut qu’on". (…) Je ne fais jamais dans la démagogie. La métropole, c’est une réforme de structure. J’invite tous les groupes de l’opposition à me dire où on trouve les 40 millions d’euros [d’économies à réaliser d’ici à 2020]. S’ils le font, je suis prêt à examiner leurs propositions."
Quelques idées d'économies : # 1 - diviser par 2 les indemnités des élus ( ce qui aurait pour avantage de faire le tri entre les vendus, les achetés et les autres). # 2 - réduire de 5 % les dépenses de fonctionnement hors investissement. # 3 - diminuer d'un bon tiers les frais de réception ( là il doit y avoir du lourd mais avec le même effet collatéral de mécontenter les sus nommés du point #1). Reste les achats, meilleure source de gain de marge, mais c'est déjà fait depuis longtemps.
quelques millions d'euros d'économies dans les frais de fonctionnement de l'opéra; une usine à gaz opaque qui ne profite qu'à une poignée de lyonnais.