Villepin : "Sarkozy persévère dans sa haine"

L'appel du parquet va contraindre l'ex-Premier ministre à commencer sa campagne pour 2012 dans les prétoires.

Dominique de Villepin avait su transformer le procès Clearstream en tribune politique, il va être contraint de poursuivre dans cette voie s'il entend conserver 2012 comme objectif. Après la relaxe prononcée jeudi par le tribunal correctionnel de Paris, le procureur de la République Jean-Claude Marin a en effet annoncé son intention de faire appel, ce vendredi matin sur Europe 1 :

« Je n'ai pas requis autrement qu'en conviction. La culpabilité de Dominique de Villepin, je l'ai dite à l'audience par conviction. On ne comprendrait pas que je n'interjette pas appel. (…) Le tribunal n'a pas tiré toutes les conclusions de ce qu'il a entendu. (…)

Il ne condamne pas Dominique de Villepin, estimant que celui-ci n'a été au courant de la falsification que le 15 octobre doit après la dernière dénonciation calomnieuse, ce qui peut paraître contraire à ce qu'il y a dans la procédure. » (Voir la vidéo)

Ce n'est pas la décision de Jean-Claude Marin »

Quelques minutes plus tard, cette fois au micro de RMC, l'ancien Premier ministre se plaçait immédiatement sur le terrain politique pour commenter la décision du parquet :

« Je connais bien Jean-Claude Marin, je le connais en tous cas suffisamment pour savoir que ce n'est pas sa décision. Il ne souhaitait pas que le premier procès ait lieu, parce que, je l'ai entendu de sa bouche, il savait qu'il n'y avait rien dans ce dossier. Il est sous l'autorité hiérarchique du Garde des Sceaux et du président de la République. (…)

Un homme, Nicolas Sarkozy, le président de la République, préfère persévérer dans son acharnement, dans sa haine. (…) Arrêtez, Monsieur le Président, cette haine qui ne peut vous faire que du tort. (…) C'est un triste spectacle, ce n'est pas un grand jour pour la politique. » (Voir la vidéo)

Un deuxième procès « fin 2010 ou début 2011 »

Partie civile dans le procès Clearstream, Nicolas Sarkozy ne pouvait faire appel que sur les dommages et intérêts, pas sur les relaxes, en vertu de l'article 497 du Code de procédure pénale. Le chef de l'Etat a donc donné ordre au parquet de convoquer un deuxième procès, selon Dominique de Villepin.

Un deuxième procès qui se déroulera devant la cour d'appel de Paris « fin 2010 ou début 2011 », a d'ores et déjà annoncé Jean-Claude Marin. Dominique de Villepin devra donc commencer sa campagne dans les prétoires, à près d'un an de l'élection présidentielle.

Reste à savoir si la stratégie fonctionnera une seconde fois. Les mêmes mots lui permettront-il de continuer à exister ? A l'ouverture du premier procès, le 21 septembre dernier, l'intéressé usait déjà d'un vocabulaire identique :

« Je suis ici par la volonté d'un homme, je suis ici par l'acharnement d'un homme, Nicolas Sarkozy, qui est aussi président de la République française. »

« Ça me renforce dans le devoir qui est le mien »

L'ancien Premier ministre possèdera toutefois un atout supplémentaire dans sa manche. Celui de pouvoir désormais s'appuyer sur la décision du tribunal correctionnel pour clamer son innocence, en attendant que la cour d'appel s'exprime à son tour.

Quoi qu'il en soit, Nicolas Sarkozy conserve plus que jamais un adversaire politique au sein de son propre camp. A la question de savoir s'il se présentera de nouveau à la barre en tant que prévenu ou en tant que candidat à la présidentielle, Dominique de Villepin répond sans ambages :

« Ça me renforce dans le devoir qui est le mien devant les Français. »

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