Philippe de Villiers était de passage à Lyon lundi. Candidat à la présidentielle contre "l'islamisation de la France", il multiplie les slogans et les provocations.
Vous voulez "remettre la France en ordre". C'est "l'ordre juste de Ségolène Royal ?
Ségolène Royal, c'est le socialisme revisité par le marketing. Remettre la France en ordre, ce n'est pas le désordre socialiste. Moi je propose cinq piliers pour redresser le pays : un, l'école des valeurs civiques et patriotiques plutôt que celle des syndicats. Deux, la suppression des 35 heures obligatoires plutôt que l'abandon de la France qui travaille. Trois, la famille plutôt que le mariage homosexuel. Quatre, l'immigration zéro plutôt que l'immigration subie ou choisie. Cinq, une nouvelle Europe avec les patries mais sans la Turquie.
Vous estimez que l'Islam est le terreau du terrorisme. N'est-ce pas injurieux à l'égard des musulmans ?
Tous les musulmans ne sont pas des islamistes, mais tous les islamistes se réclament de l'Islam. Je n'y peux rien. J'en déduis qu'il faut être attentif et veiller à ne pas laisser s'installer l'islamisation progressive de la société française. Je n'appelle pas à la discrimination, mais à la vigilance. C'est à l'Islam de s'adapter à la France et non l'inverse.
Vous vous exprimez par slogan. N'avez vous pas peur de vous caricaturer?
Il faut résumer les choses à partir de principes simples. Mais je vais développer ces cinq thèmes pendant la campagne.
Vous semblez vous positionner entre Nicolas Sarkozy et Jean-Marie Le Pen. Si vous deviez choisir entre les deux, ce serait...
Moi, mes idées. Je ne suis pas un condiment ou un supplétif. Le Pen c'est le vote inutile, c'est le dernier tour de piste de quelqu'un qui n'a jamais voulu le pouvoir et qui ne construit rien derrière. Sarkozy, c'est un vote d'illusions. Comment pourrait-on croire quelqu'un qui prétend faire demain ce qu'il ne fait pas aujourd'hui ?