Violences aux femmes : Vallaud-Belkacem relève la garde

La ministre des Droits des femmes présente ce vendredi son plan de lutte contre les violences faites aux femmes. Un plan ambitieux, au budget plus que doublé, qui prévoit – entre autres – des formations, de nouvelles solutions d’hébergement et la mise en place d’un kit de constatation après viol, directement importé des États-Unis.

Les violences faites aux femmes ne doivent plus rester sans réponse. C’est l’essence du plan de lutte que Najat Vallaud-Belkacem présente ce vendredi matin à son ministère, à la veille de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Alors qu’en 2012, 148 mouraient sous les coups de leur compagnon, la ministre entend aujourd'hui s’armer pour s’attaquer à ces drames. Car, si les objectifs sont ambitieux, les moyens sont conséquents. 66 millions d’euros y seront consacrés sur les trois prochaines années, soit plus du double de la somme allouée pour le précédent plan (2011-2013).

La plainte plutôt que la main-courante

Premier point, les ministres des Droits des femmes et de la Justice veulent réaffirmer le dépôt de plainte comme la règle, plutôt qu’une "main courante" qui devra rester l’exception. C’est en tout cas le sens d’une circulaire qu’elles ont adressée aux préfets et procureurs.

Les deux ministres entendent également améliorer l’accueil des victimes auprès des forces de l’ordre, pour qu’elles puissent trouver, dès leur première visite, les réponses utiles pour les rassurer sur l’hébergement, la prise en charge des enfants ou l’accompagnement judiciaire, social et sanitaire. Le plan prévoit d’atteindre 350 intervenants sociaux au sein des commissariats d’ici à 2017.

Mais, au-delà de ces personnels dédiés, c’est l’ensemble des intervenants auprès des femmes victimes de violences qui seront sensibilisés. Médecins, personnels paramédicaux et médicaux, magistrats, avocats, policiers, gendarmes... bénéficieront d’une formation initiale et continue pour adapter leur prise en charge autour de cette problématique spécifique.

Dans un même temps, le Gouvernement promet que 1 650 solutions d’hébergement nouvelles seront créées d’ici trois ans.

Le “kit viol”

En ce qui concerne les agressions sexuelles et viols, qui font l’objet de 27 plaintes par jour, Najat Vallaud-Belkacem estime qu’un des défis est d’assurer les constatations médicolégales, le plus rapidement possible. Un "kit de constatation de viol en urgence" est donc en cours de préparation, sur le modèle de ceux utilisés aux États-Unis par les Sex Assault Response Teams (brigades spécialisées dans les affaires d’agressions sexuelles). Appelé "Kit viol" par certains, il se présente sous la forme d’une grande enveloppe ou d’une petite boîte contenant le matériel nécessaire aux premières constatations après une agression sexuelle.

"Souvent, le temps que la victime se remette de ce qu’elle vient de subir, et qu’elle se rende à l’hôpital, les traces de l’agression ont pu disparaître. Il s’agit donc de collecter les preuves des faits et d’apporter les premiers soins nécessaires, directement à son domicile", précise Najat Vallaud-Belkacem. Dans un premier temps, ce kit sera expérimenté dans plusieurs services d’accueil des urgences en France.

Ci-dessous, la vidéo de la campagne lancée ce jour : “Contre les violences, libérons la parole.”

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