Avec Laurence Trochu, nouvelle présidente de Sens commun, Laurent Wauquiez s’est montré déterminé sur sa ligne politique, malgré la crise que traverse son parti. L’éviction demandée de Virginie Calmels, numéro 2 du parti Les Républicains, a même permis au patron LR de réaffirmer sa vision de la France via le fameux tract polémique “Pour que la France reste la France”.
À l’Escale, dans le 6e arrondissement de Lyon, les militants LR écoutent religieusement Laurence Trochu, nouvelle présidente de Sens commun, mouvement identitaire connu pour son ultra-conservatisme et sa participation à la Manif pour tous. La salle est comble, la majorité se trouvant plutôt de la classe moyenne supérieure, la moyenne d’âge se situant entre 50 et 70 ans. Le choix de la date n’a sûrement pas été fait par hasard, le 18 juin leur permet de faire le lien entre l’appel du général de Gaulle et la vision de la France de cette centaine de militants fermement opposés à l’avortement et surtout la PMA et la GPA depuis 2013. Quand vient le tour de Mr Wauquiez, après avoir raillé « l’armada de journalistes » présents dans la salle lors de cette « réunion amicale », il engage un discours confirmant sa ligne conservatrice et identitaire : « J’ai beaucoup aimé le discours de Mme Brochu : il apporte une vision de société. La politique n’est pas juste une juxtaposition de petites mesures techniques ».
Confluence des points de vue
À côté de la présidente de Sens commun le président du parti Les Républicains livre toutes les « valeurs » défendues par le parti et le mouvement ensemble : l’endettement en France est d’abord fustigé, « il n’y a jamais eu autant de pauvres », les classes moyennes subiraient trop d’impôts. La politique familiale du Président Macron en prend pour son grade : « il fait tout l’inverse de la préservation de la politique familiale ». Le Premier ministre est aussi vivement critiqué sur son changement de position concernant la PMA (Procréation Médicalement Assistée) qui selon Wauquiez «entraînerait l’adoption de la GPA (Gestation Pour Autrui ndlr)”. Sur l’immigration clandestine, le président du conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes ne se montre pas plus tendre : « Nous venons de franchir le record de l’accueil d’immigration clandestine dans notre pays et de délivrance de titres de séjour. (…) Ceux qui viennent ne doivent pas contester, mais intégrer les valeurs universelles de la culture et de l’identité françaises ». Il dénonce « l’hypocrisie et les faux semblants » du gouvernement à propos de la laïcité en considérant "l’Église catholique comme la seule ayant fait des efforts avec la loi de 1905".
« Pour que la France reste la France, nous devons être fiers de notre identité »
Fait étonnant, Mr Wauquiez cite François Mitterrand pour défendre son tract « Pour que la France reste la France » pour mieux réaffirmer son « refus du changement de nature » de ce tract polémique, pour « ne pas mettre un voile pudique sur les valeurs ». Laurent Wauquiez a largement insisté sur son attachement à "une France basée sur l’unité territoriale”, "l’identité française”, "la méritocratie et la famille”. « Je vous demande de ne renoncer à rien (…) pour que la France reste la France », répète-t-il une dernière fois en guise de conclusion, avant de recevoir une nouvelle salve applaudissements.