Karim Zéribi, le médiatique président d'Apc, remettra à la candidate socialiste "le manifeste des quartiers populaires", 30 propositions pour changer la vie.
"J'étais dans son bureau. Je lui ai dit : Ségolène, vous pouvez être la candidate des quartiers populaires mais ça ne se décrète pas, ça se gagne !" Karim Zéribi a un don pour raconter, convaincre, séduire ; c'est une mitraillette de mots, armés d'un puissant accent marseillais. Ce matin-là Zéribi n'écume pas les quartiers nord de Marseille dans lesquels il vit ; il ne fait pas non plus sa grande gueule sur RMC. Invité par le maire Jean-Paul Bret à la maison du citoyen de Villeurbanne, le fondateur d'Apc - agir pour la citoyenneté - présente la grande rencontre du samedi 24.
Le 9e Parlement des quartiers populaires se déroulera en effet à Villeurbanne, en présence d'une invitée de marque, la candidate Ségolène Royal. Karim Zeribi dont "le cœur est à gauche" souhaite présenter à la candidate le manifeste des quartiers populaires, contenant "30 propositions pour changer la vie dans les quartiers" et pour faire "France ensemble". Mais il entend rester lucide et exigeant : "Dans les quartiers populaires, on a été instrumentalisés dans les vingt dernières années, alors il va falloir que le PS nous parle de politique ! Ce ne sera pas un parlement de la soumission, on ne fera pas allégeance" prévient-il en ajoutant : "On espère que Ségolène Royal sera en forme et à la hauteur des attentes". D'ailleurs dit-il, "il n'y a plus de vote acquis. Et le fameux vote des banlieues est très volatile. Pas mal de gens de gauche hésitent à voter Ségolène. Alors on lui dit : saisissez cette chance !" Le président du Parlement des banlieuesconfie qu'il espère convaincre Ségolène Royal d'"enrichir son logiciel" même s'il lui trouve un certain "manque de profondeur" et une tendance un peu lourde à confiner les problèmes de quartiers à la sphère associative. "Nous, on veut faire de la politique" revendique une fois de plus Zéribi qui regrette que le PS ne s'ouvre pas beaucoup plus à la diversité. "C'est d'autant plus dommage que régler les problèmes des quartiers, ce serait régler les problèmes du pays".
En attendant, ce qui risque de détonner lors de ce Parlement des banlieues c'est la différence de charisme entre la candidate socialiste et le président Karim Zéribi. Au bénéfice du second.
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