Sondage 2022

2022, le récap’ de la semaine : Macron à la baisse, Mélenchon en hausse

Chaque semaine, Lyon Capitale vous propose un récap’ des intentions de vote à la présidentielle en s’appuyant sur les sondages quotidiens Ifop-Fiducial pour Paris Match, LCI et Sud Radio. Pierre Oliver, leader de l’opposition LR à Lyon, en donne ce vendredi sa lecture.

Sondage 2022

Cette semaine, Emmanuel Macron est enfin descendu dans l’arène avec les autres candidats. D’abord sur TF1 lundi puis jeudi en présentant son programme. Au terme de cette séquence, le président sortant a perdu un peu de sa superbe dans les sondages. En une semaine, il a perdu deux points, mais caracole toujours en tête. “On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment”, assurait le cardinal de Retz au XVIIe siècle. L’assertion a toujours cours. En levant le flou sur son programme, Emmanuel Macron a pu cliver une partie de son électorat toujours hétéroclite : retraite à 65 ans, RSA sous conditions, nucléaire, etc.

Le match pour l’accompagner au second tour que se livre Marine Le Pen (RN), Eric Zemmour (Reconquête), Valérie Pécresse (LR) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) n’a pas non plus connu de basculement majeur. La candidate du RN garde une avance confortable, quatre points, à trois semaines du premier tour. La nouveauté, c’est l’identité du 3e homme. Jean-Luc Mélenchon a repris cette position à Eric Zemmour. Dans la dernière ligne droite, le candidat de La France Insoumise semble en dynamique (+1,5%). Son entourage espère profiter d’un effet vote utile à gauche pour s’inviter au second tour.
Pas de changement pour le second tour où Emmanuel Macron est donné vainqueur dans toutes les configurations. 46% des Français de notre panel pensent d’ailleurs que le président sortant va rempiler jusqu’en 2027.


“Le scrutin peut se renverser”

Pierre Oliver, sur le plateau de l'émission "6 minutes chrono", le rendez-vous quotidien de Lyon Capitale.

Pierre Oliver, maire LR du 2e et conseiller régional, décrypte notre sondage, les chances de victoire de sa candidate et les éléments qui pourraient inverser le cours d’une campagne jusque là assez peu incertaine.

La dynamique de votre candidate, Valérie Pécresse, est plutôt dans une phase descendante. Craignez-vous d’être exclu du second tour comme en 2017 ?

Pour nous, les raisons d’y croire c’est la volatilité de l’électorat par rapport aux précédentes élections. Les certitudes de vote sont plus basses que d’habitude : vers 65-70% contre 90% sur les scrutins précédents. Quelques évènements peuvent faire basculer la campagne. On sent un agacement monté autour du refus d’Emmanuel Macron de faire campagne. Cela pourrait ramener des électeurs vers nous. Nous pouvons aussi récupérer des électeurs chez Eric Zemmour qui décroche. Mais la variable numéro un, c’est Emmanuel Macron. Je sens que l’attente commence à monter sur les programmes et cela peut rééquilibrer le match.

Souffrez-vous d’être coincé entre un bloc d’extrême droite et un peu plus centriste (LREM) qui rend le positionnement et le discours de Valérie Pécresse difficilement audible ?

Celle qui résume le mieux la situation, c’est Anne Hidalgo quand elle dit qu’Emmanuel Macron devrait payer des droits d’auteur à Valérie Pécresse. Son programme, c’est le strict inverse de la politique qu’il a menée pendant 5 ans. Les masques doivent tomber. Pendant cinq ans, il nous a dot que l’on devrait sortir du nucléaire et aujourd’hui, il promet de construire six EPR. Il nous dit que la sécurité est sa priorité alors qu’il n’a rien fait depuis 2017. Je suis convaincu que les quelques jours de campagne qu’il nous reste peuvent faire la différence.

Le match pour le second tour semble pourtant se figer et sans Valérie Pécresse ?

Les positions se sont figées depuis le début de la guerre et l’arrêt de la campagne. Les Français se décident désormais plus tard et sont plus volatiles. Nous l’avions vu avec la primaire de 2017 où François Fillon était monté sans que personne ne l’ait vu venir. Le scrutin peut se renverser. Marne Le Pen reste au socle qui est le sien depuis 2012. Emmanuel Macron est au socle habituel d’un sortant. Ce n’est pas très surprenant. Il mène une campagne de décrédibilisation de Valérie Pécresse pour l’empêcher d’aller au second tour. Il sait que c’est le seul scénario qui peut rebattre les cartes. Le seul sondage qui l’a donné perdant, c’était face à Valérie Pécresse.

Ce n’est clairement plus le cas. Aujourd’hui au second tour, Valérie Pécresse est créditée de 36% d’intention, bien moins que Marine Le Pen….

Aujourd’hui, comme elle est à 5-6 points de Marine Le Pen, les gens ne la projettent plus au second tour. Mais je suis sûr que le débat d’entre deux tours rebattrait les cartes.

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