Le transport ferroviaire est l’un des plus gros postes budgétaires de la Région entre les investissements et la convention avec la SNCF pour les TER. De nombreux grands sujets devront être traités lors du mandat à venir : Lyon-Turin ou RER à la lyonnaise.
• Le RER à la lyonnaise
Comme lors des municipales de 2020, le RER à la lyonnaise est de tous les programmes. Avec un brin de démagogie. L’idée est simple : utiliser les rails existants de chemin de fer pour développer de nouvelles lignes de transport en commun. Mais dans la réalité, le dossier est beaucoup plus complexe. La Région doit ainsi composer avec la Métropole de Lyon, l’État et la SNCF. Le RER à la lyonnaise se heurte aussi à la saturation de la gare de la Part-Dieu. Malgré le consensus politique autour de ce projet, il ne devrait pas devenir une réalité avant une dizaine d’années. Pour les candidats, ce dossier permet aussi de traiter la liaison Lyon-Saint-Étienne, la première ligne de France hors région parisienne. L’intégralité des candidats promet ainsi de se rapprocher d’une cadence de RER aux heures de pointe, soit entre 10 et 15 minutes. Alors que l’A45 a été enterrée par le gouvernement, Bruno Bonnell l’a presque relancée. Lors d’un déplacement dans la Loire, il a soufflé l’idée d’une nouvelle infrastructure mêlant la voiture et le train.
• Accélérer le tortillard du Lyon-Clermont
En 2015, à l’approche de la fusion entre l’Auvergne et Rhône-Alpes, la liaison ferroviaire entre Lyon et Clermont-Ferrand était au menu de tous les candidats. Rebelote six ans plus tard. Cette ligne n’a pas connu d’avancées majeures. “Il faut être un passionné du train pour emprunter cette ligne. Le trajet peut prendre jusqu’à 3 heures et vous payez 30 euros alors que le voyage en BlaBlaCar coûte 10 euros et ne prend qu’une heure quarante”, peste Andréa Kotarac (RN) qui veut faire de cette liaison sa priorité en matière de ferroviaire. La ligne Lyon-Clermont-Ferrand est un casse-tête. Elle n’est pas électrifiée et le coût des travaux est dissuasif. Laurent Wauquiez (LR), à la tête du conseil régional, contourne le problème : des locomotives à l’hydrogène ont été commandées pour cette ligne. A moyen terme, il ne pense pas qu’il soit réaliste d’avancer un gain de temps de plus de dix minutes. L’hydrogène pour fluidifier la liaison entre Lyon et Clermont-Ferrand, c’est aussi le choix de Najat Vallaud-Belkacem (PS).
• Lyon-Turin : stop ou encore ?
Sur la question de la ligne TGV entre Lyon et Turin, les écologistes font cavalier seul. “Le Lyon-Turin ne se fera pas avant 20 ans alors que c’est aujourd’hui que nous avons besoin de régler le problème du fret ferroviaire. Je ne me vois pas dire aux habitants de la vallée de l’Arve d’attendre aussi longtemps pour que la qualité de l’air s’améliore sur leur territoire. Avec l’argent du Lyon-Turin, nous pouvons développer des lignes du quotidien”, explique Fabienne Grébert (EÉLV). Cette ligne pourrait être l’un des points de blocage de la très probable union de la gauche au second tour. Les autres candidats soutiennent plus ou moins activement ce projet pharaonique. Le Lyon-Turin permettrait notamment de régler des points de blocage du réseau ferroviaire régional autour de Grenoble et Chambéry.
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