Jean-Yves Grall, le directeur général de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes, fait le point ce jeudi 9 septembre sur la situation épidémique dans le Rhône et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Nombre de nouveaux cas, tension dans les hôpitaux, vaccination, tous les indicateurs sont plutôt bons dans la région.
La rentrée, sur le front sanitaire, se passe plutôt bien pour l'instant à Lyon et dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Le nombre de nouveaux cas de covid-19 est en baisse depuis le 15 août, la situation est sous contrôle dans les hôpitaux et la campagne de vaccination atteint de très hauts niveaux dans le Rhône notamment.
LyonCapitale.fr : Jean-Yves Grall, quelle est la situation sur le front de l'épidémie dans le Rhône et dans la région, à l'instant t (jeudi 9 septembre) ?
La situation s'améliore. L'amélioration est générale. Les taux d'incidence ont considérablement diminué dans la région et sont largement en dessous désormais de 200 (en trois semaines, le taux d'incidence est passé de 229 à 128 dans la région, de 316 à 175 dans le Rhône). Dans les hôpitaux, on a une défervescence des hospitalisations, ce qui est aussi positif.
En ce qui concerne la vaccination, nous avons des niveaux très importants. 75% de la population totale de la région a reçu au moins une dose, et si on s'attache à la population cible, à ceux qui peuvent se faire vacciner, on est à près de 90% de personnes de + de 12 ans qui ont reçu au moins une dose dans la région. Dans la région, le taux de vaccination complète est de l'ordre de 75% chez les + de 12 ans.
Où en est-on chez ceux qui sont encore les moins vaccinés, les 12-17 ans ?
Désormais, c'est vrai, il faut aller vers les 12-17 ans. Ils ont pu se faire vacciner beaucoup plus tard. Mais la vaccination marche très bien dans cette catégorie d'âge aussi. 65% des 12-17 ans ont reçu au moins une dose dans la région. 53% sont totalement vaccinés. Il faut continuer à aller vers eux. C'est aussi le but des opérations "aller vers", comme ce centre éphémère de vaccination déployé ce jeudi dans le lycée Jacques-Brel de Vénissieux (lire ici). "Aller vers", aller au plus près de la population, dans certaines zones qui sont moins vaccinées, comme à Vénissieux par exemple. D'autres opérations vont suivre dans les semaines qui viennent.
Parallèlement, nous lançons actuellement les opérations pour la 3e dose pour les + de 65 ans. Mais le délai de 6 mois nécessaire entre la 2e et la 3e dose fait que tout ceci trouvera vraiment un aboutissement à partir des mois d'octobre et de novembre. Le gros bataillon des vaccinés dans cette tranche d'âge a reçu sa deuxième dose en mars, avril et mai.
"La grande majorité des malades en soins critiques dans les hôpitaux de la région ne sont pas vaccinés"
Jean-Yves Grall, directeur général de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes
Dans les hôpitaux de la région, qu'observe-t-on aujourd'hui ?
La grande majorité des malades qui se retrouvent en soins critiques dans les hôpitaux de la région ne sont pas vaccinés. Ce qui crédite encore plus, à la lumière de tout ceci, le bénéfice de la vaccination. Pour éviter les formes graves. Ce qui est vrai dans le Rhône et en Auvergne-Rhône-Alpes est également vrai dans les Antilles puisque ce sont majoritairement les personnes non vaccinées qui sont hospitalisées.
Le nombre de nouveaux cas a fortement augmenté dans le Rhône fin juillet, sans que les hôpitaux soient saturés par la suite. C'est grâce à la vaccination ?
Il y a moins de formes graves car les personnes sont vaccinées. On peut avoir des personnes contaminées avec le vaccin mais qui ne font pas (ou du moins peu) de formes graves. On voit bien la différence avec les autres vagues. Le taux d'incidence a augmenté (dans le Rhône et dans la région) mais la traduction dans les hôpitaux a été différente lors de cette 4e vague. La vaccination massive donne une protection générale à l'ensemble de la population.
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Trois graphiques pour mieux visualiser la situation épidémique à Lyon et dans le Rhône :
Lire aussi : Dans la Métropole de Lyon, les plus vaccinés sont aussi les plus aisés... et vice-versa, décryptage et cartes
Pourquoi ce directeur, si prompt à donner des chiffres, ne les donne pas lorsqu'il dit :
"La grande majorité des malades qui se retrouvent en soins critiques dans les hôpitaux de la région ne sont pas vaccinés. "
? ça veut dire combien qui sont vaccinés ?
Vous avez raison, il serait bon de les donner.
On pourrait aussi espérer que la personne que l'on désigne sous le vocable de journaliste fasse un peu de recherche afin de ne pas toujours ressortir les mêmes graphiques d'un article à l'autre.
J'ai rapidement consulté mon application TousAntiCovid qui donne pas mal de chiffres dont celui que vous cherchez mais malheureusement au niveau de la France à la date de 29/08 :
* 32 entrées en réanimation pour 1 millions d'habitants pour les non vaccinés
* 3.45 entrées en réanimation pour 1 millions d'habitants complètement vaccinés
soit 9.3 fois plus de risque d'entrée en réanimation pour les non vaccinés.
En fouillant un peu sur le net j'ai trouvé la source suivante :
drees.solidarites-sante.gouv.fr/communique-de-presse/quel-que-soit-lage-bien-plus-de-tests-positifs-et-dentrees-hospitalieres-parmi
Il s'agit bien des mêmes données beaucoup plus détaillées mais datant d'une semaine plus tôt
Dans les document détaillés on trouve des graphiques et aussi des données régionales.
Pour AURA au 22/08:
* 117 entrées en soins critiques pour 1 millions d'habitants pour les non vaccinés
* 15 entrées en soins critiques pour 1 millions d'habitants complètement vaccinés
soit 7.8 fois plus de risque d'entrée en soins critiques pour les non vaccinés.