Depuis la déconstruction de l’ancien pavillon en 2014, quatre années de travaux ont passées. Quatre années pour reconstruire un bâtiment flambant neuf qui, depuis ce mardi, est accessible à certains patients.
"Le premier démarrage est très satisfaisant et le déroulement prévisionnel a été respecté", se réjouit Valérie Durand-Roche, directrice de l'hôpital Edouard-Herriot. Avec ses 97 mètres de long, 49 de large et ses 4 étages répartis sur 18 000 m2, le nouveau pavillon H s’impose au milieu des 22 autres. Et pour cause, il est 5 à 6 fois plus grand que l’ancien. Pour ce faire, un investissement de près de 100 millions d’euros a été nécessaire, réparti entre trois entités : l’Etat, la région et l’hôpital.
Concrètement, ce bâtiment, outre sa taille imposante, s’inscrit dans le projet de rénovation de l’établissement et vise à répondre davantage aux attentes et besoins des patients. "L’offre de soins est très modernisée sur deux grandes filières. Une courte, qui est l’ambulatoire, et une autre à vocation régionale qui est l’accueil des patients lourds et polytraumatisés". L’hôpital Edouard-Herriot et le centre hospitalier Lyon Sud sont les deux seuls points d’accueil de "trauma center" de la ville. "Il fallait répondre en organisation et en taille à un besoin existant. Cela a été dimensionné et organisé avec les professionnels de santé dans leur ensemble", précise Valérie Durand-Roche.
La grande nouveauté de ce bâtiment est la proximité entre chaque filière. Scanner, bloc-opératoire d’urgence et unité de déchoquage sont désormais séparés par seulement quelques mètres. "Auparavant, nous étions organisés sur trois étages. Aujourd’hui, nous avons tout sur le même plateau ce qui nous permet de gagner énormément de temps. La prise en charge d’un polytraumatisé est une véritable course contre la montre. Nous avons une heure pour gagner 50% de mortalité", explique Guillaume Marcotte, anesthésiste-réanimateur et responsable d’unité de réanimation et de déchoquage du pavillon H.
Ce nouveau bâtiment devrait également permettre d’accueillir davantage de patients polytraumatisés que l’ancien, "le nombre augmente chaque année. Il y a deux ans, nous étions à 600. Aujourd'hui, nous sommes à 700. La raison est que nous sommes dans une filière régionale. Nous prenons en charge des polytraumatisés du Rhône mais aussi de l’Ain, de l’Isère et de la Drôme", explique-t-il. Ce réseau s’est mis en place au cours des dernières années par Résuval (réseau des urgences de la vallée du Rhône).
Enfin, l’un des objectifs principaux de ce pavillon est de favoriser au maximum la chirurgie ambulatoire. Les patients, et c’est tout à fait normal, souhaitent rentrer chez eux le plus vite possible après leur opération. Pour cela, un plateau totalement neuf devrait permettre d’accueillir plus de 5 500 patients par an. Des chambres adaptées aux personnes obèses ont également été mises en place.