Avec une formation restreinte en psychiatrie, les infirmiers nouvellement diplômés se retrouvent parfois dans des situations qu’ils ont du mal à gérer. Désemparés, démunis ou tout simplement maladroits, ils ont alors tendance à recourir à la contention, à l’isolement ou à l’injection de médicaments, parfois à outrance.
Aux urgences du Vinatier, les équipes infirmières s’activent toute la nuit. Ce sont les seules urgences psychiatriques du département et les patients s’y accumulent. Les infirmiers sont débordés, des cris s’élèvent et souvent des coups partent. Jean-Luc est infirmier dans l’unité hospitalière spécialement aménagée pour les détenus. Il côtoie tous les jours des personnes en souffrance psychique. Alors, aux urgences, quand il y a un problème, on l’appelle. Cette nuit-là, il a été appelé quatre fois en renfort par l’équipe composée de trois jeunes soignants, le plus expérimenté étant diplômé depuis six mois. “Aux urgences, les gens arrivent attachés sur les brancards, parce que la police ou les pompiers ne savent pas trop comment gérer, ce n’est pas leur travail, bien sûr”, raconte-t-il. Mais, pour lui, le problème réside dans l’expérience de l’équipe : “Les jeunes diplômés ne savent pas comment faire. Ils ne les détachent pas, car ils ont peur qu’ils se débattent, donc ils sont tous là, ficelés sur les civières, et personne ne vient leur demander ce qu’il se passe et pourquoi ils ont réagi comme ça.” Ce genre de situation, c’est “tous les jours”, souffle-t-il.Il vous reste 89 % de l'article à lire.
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