Depuis le début du carême initié le 7 mars, le comité catholique de la jupe est en grève. Les femmes catholiques revendiquent notamment plus d'égalité des sexes au sein de l'Eglise.
Pour la communauté catholique, le carême est l'occasion de se recentrer sur soi-même. Une occasion saisie par le comité catholique de la jupe, en grève depuis le 7 mars à Lyon. Initié par le mouvement américain "Catholic women strike", la grève nationale des femmes catholiques, relayé par le comité de la jupe revendique l'égalité au sein de l'Eglise.
Elle met en lumière les inégalités persistantes au sein de la communauté catholique, empêchant les femmes d'accéder à des postes de pouvoir tel que prêtre ou diacre : "Il n'y a aucune justification d'une discrimination des femmes, surtout pas dans l'Evangile", déclare Sylvaine Landrivon, co-présidente lyonnaise du comité.
Lutter contre l'invisibilisation des femmes
"Ca fait très longtemps qu'on demande d'être reconnues à égalité avec les hommes mais on nous explique que ce n'est pas possible, alors que théologiquement, ça l'est", souligne Sylvaine Landrivon. Quelques années plus tôt, la co-présidente avait elle-même reçu des menaces de mort après avoir candidaté au poste d'évêque :"Je ne voulais pas vraiment le poste, c'était plutôt de la provocation et ça a marché, j'ai même reçu des menaces de mort", partage-t-elle.
En invitant les femmes de la communauté catholique à se mettre en grève, le comité espère des changements et une certaine reconnaissance : "Il faut visibiliser le fait qu'on est dénigrées et pour lutter contre cette invisibilité, le mieux, c'est de le faire par notre absence, parce que tout tient sur les femmes dans l'église catholique", explique Sylvaine Landrivon. Elle ajoute :"On va proposer aux hommes de jeuner de leur sexisme et de leur patriarcat en se passant de nous". La grève initiée au début du carême se tiendra à minima jusqu'à la fin de celui-ci le 17 avril prochain.
Le comité de la jupe a été crée en 2009. Il découle de la réaction d'un archevêque de Paris ayant décidé que les femmes n'avaient pas besoin d'être en responsabilité. "Il ne suffit pas d'avoir des jupes, il faut encore avoir un cerveau", avait-il lancé. Le collectif a donc décidé d'emprunter le nom "comité de la jupe" afin de montrer que porter des jupes et avoir un cerveau pouvait aller de pair.
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