François Gabart, le vainqueur du Vendée Globe a été formé dans la prestigieuse école d’ingénieurs de l’Insa, à Lyon. Nous avons rencontré son ancien directeur, Michel Bouvard, qui a décidé d'installer sur le bâtiment de l'école une affiche en hommage au skipper. En attendant le retour de son champion.
Comme un symbole, une affiche de six mètres de haut vient d'être placardée sur le mur du bâtiment d'entrée de l'Insa de Lyon en hommage à François Gabart. Elle y restera 78 jours, pour marquer le temps record passé par le navigateur en mer avant de remporter son premier Vendée Globe. "On espère qu'il viendra la décrocher lui-même", confie Michel Bouvard, directeur de la section sportive de haut niveau de l'Institut national des sciences appliquées. En bon ancien élève de la prestigieuse école d'ingénieurs, d'où il est sorti diplômé en 2007… L'invitation a été lancée. Mais pour l'instant, le champion de cet éprouvant tour du monde à la voile sans escale ni assistance n'a pas encore touché terre, pris dans la tempête médiatique depuis son arrivée aux Sables d'Olonne, le 27 janvier dernier.
Ambassadeur de l'Insa
"On aimerait aussi qu'il soit notre prochain parrain de la remise des diplômes et pourquoi pas qu'il vienne animer une conférence. On est très fier de lui”, poursuit le directeur. L'Insa qui propose une section spéciale aux sportifs de haut niveau depuis 1981, veut en faire son ambassadeur. "Mais attention, il est hors de question de s’attribuer une réussite qu'il ne doit qu'à lui-même !". Michel Bouvard connaît bien le skipper de 29 ans. Il l'a suivi pendant ses sept années d’études à l’école. Passionné lui aussi de voile, il avait une affinité avec l’élève. "Je me souviens quand il est arrivé en 2000, raconte-t-il. Il avait à peine 17 ans, un Bac S mention "Très bien" en poche et une très grosse motivation. Mais ce qui m'a le plus frappé, c'est son incroyable capacité à se projeter déjà très loin dans l'avenir".
Le jeune skipper natif de Charente qui, à 6 ans à peine, vivait son premier tour du monde à la voile en famille et remportait, à 14 ans, son premier championnat de France d'Optimist, l'a confié à son arrivée aux Sables : "J'ai toujours rêvé du Vendée Globe. Avant d'ajouter : Cette course, c'est une application de ce que j'ai appris à l'école". À l'Insa, le marin-ingénieur s'est programmé pour devenir le Petit Prince des mers. Alliant sa passion de la voile avec celle des sciences.
“Roi du tableau Excel”
"Je suis sûr que pendant ses quatre années de spécialisation en GMD (Génie mécanique de développement), François réfléchissait déjà à ses futurs types de voiles, sourit le directeur. C'est un énorme bosseur, il ne laisse rien au hasard et a le soucis de tout comprendre”. Avant d'exceller en mer, François Gabart a enchaîné pendant plusieurs années ses cours à Lyon avec ses entraînements au Pôle France de Marseille. “Un jour, il a déboulé dans mon bureau en me disant "Je veux aussi faire l'école de la météo". Toujours enthousiaste, déterminé, limite hyper-actif… À bord de son monocoque Macif, le navigateur s'est révélé excellent dans ce domaine, choisissant au gré des vents des trajectoires plus longues sans jamais perdre la tête de la course.
La double casquette de l’ingénieur-marin, que Michel Desjoyeaux, son mentor et ancien vainqueur du Vendée Globe en 2009 surnomme le “roi du tableau excel”, lui a aussi permis de surmonter bon nombre de soucis techniques. Comme de réparer un moteur en rade dès le départ du tour du monde…"À 29 ans, quand on gagne un Vendée Globe avec un bateau à 3,5 millions d'euros, on ne bidouille pas !", souligne son ancien directeur. L’Insa de Lyon n’est pas peu fière de son champion.